Bienvenue dans ma [s]camionette[/s]... dans ma section de littérature! (C'est quoi le rapport )
Je ne passe pas mon temps à écrire des nouvelles ou des poèmes, mais quand j'en commence un, j'aime bien le finir, donc dès que j'aurais un nouveau qui sortira de l'usine, il viendra se loger ici!
Après cette brève introduction , je vous présente *roulements de tambours*....
3days, forever
Voili, voilou, faites moi parts de vos impressions, et n'hésitez surtout pas à critiquer ( judicieusement bien sur ), c'est comme sa qu'on avance!
Spoiler: Voir
Trois jours, pour toujours.
Tout était noir, aucune lumière ne traversait cette obscurité. J’entendais faiblement une voix au loin :
-A…..sec….
Je courais, tentant désespérément de comprendre ses paroles.
-Au…secou….
Sa voix s’amplifiait, elle devenait de plus en plus audible.
-AU SECOURS !
Cette voix ! Elle lui appartenait, elle était en danger. Mais pourquoi ?
-LACHEZ MOI !
Elle n’était pas seule, ils lui voulaient du mal ! Pourquoi ? Qu’est-ce qu’ils lui voulaient ? Dans quel but ? Tout était noir, tellement noir !
La voix s’arrêta… Il n’y avait plus aucun bruit, seulement le battement de mon cœur. Puis j’entendis un bruit de pas, une personne marchait, doucement, mais son rythme accélérait, de plus en vite en vite, il se rapprochait de moi, puis plus rien.
A ce moment-là je sentis un léger souffle derrière moi… Je me retournas..
IL ETAIT LA !
-Ayamee !!!!!!!
J’ouvris les yeux, puis les refermas, aveuglé par la lumière. La brise du vent me caressait le visage et me fis comprendre que j’avais fait un cauchemar. J’ouvris timidement mon œil droit, ébloui par les puissants rayons du soleil, puis le gauche.
Il devait être environ 12h, le sol était chaud, très chaud… BRULANT !! La douleur me souleva du sol. Tout en courant dans tous les sens, je cherchais une source d’eau pour me rafraîchir. J’aperçu finalement une grande source d’eau dont je ne voyais pas le bout. Sans réfléchir, je couru dans sa direction et plongea de façon disgracieuse. L’effet fut immédiat, ma tête heurta le sol. L’eau de ce lac était vraiment bizarre, elle avait un goût salée. Puis je réalisais que mon torse avait été exposé au soleil toute la matinée.
- AAAAAAAAAAAAAAAhhhhhh!!!!! »
. La douleur me propulsa hors de l’eau et me fit courir dans la direction inverse. Je finis par trébucher sur une racine mais pu me rattraper avant que mon torse touche le sol. J’étais dans une zone d’ombre, je finis par m’allonger sur le dos laissant mes bras tombait là où ils le souhaitaient. Puis je sentis mon bras droit tomber sur quelque chose de doux, d’agréable, de moelleux, de chaud. J’essayais de déterminer ce que c’était sans pour autant regarder. La forme était ronde, un peu comme une orange, mais la sensation de douceur m’était véritablement inconnu. Pris de curiosité, je tournais ma tête vers la droite.
Ce n’était pas possible… C’était un rêve…Non, un cauchemar ! Mes membres se figèrent, je ne pouvais plus bouger d’un centimètre ! Un corps gisait à côté de moi !! C’était une jeune fille d’environ le même âge que moi. J’étais terrifié ! Elle ne bougeait pas, ses yeux étaient fermés. Je ne savais pas comment réagir, j’étais perdu, toujours incapable de bouger le moindre petit doigt. Puis l’inattendu arriva. Elle toussa et cracha de l’eau ! Je fixais son visage d’un air inquiet. Puis, son œil gauche s’ouvrit légèrement suivi par son œil droit. Je n’en croyais pas mes yeux, cette fille, que je croyais morte…Elle se réveillait, elle était vivante !
Après quelques instants, elle tourna légèrement la tête vers la droite, puis vers la gauche. Elle n’avait pas vraiment réalisé ma présence. Puis, elle regarda vers le ciel en murmurant et en fermant les yeux :
- ma poitrine est lourde .
Poitrine ? Lourde ? Je me rappelais que quelques instants plus tôt mon bras était tombé sur quelque chose de moelleux et chaud… A l’instant qui suivit, je fus pris de bouffée de chaleur, et mon cœur commença à s’emballer en imaginant l’énorme erreur que j’avais commis.
Pendant que je priais pour une mort rapide et indolore, la fille reprit ses esprits et constata le fait. Elle rougît d’embarras, me regarda dans les yeux, et son regard changea instantanément. Elle pleurait.
J’essayais tant de bien que mal de dire une phrase, une excuse, quelque chose, mais rien ne voulait sortir. Et juste au moment où une syllabe parvenait à venir. Un son strident me concernant ainsi qu’une douleur aigue dans la joue me propulsèrent dans l’eau !
- PERVEEEEERS !!!
Je pensais que ma fin était arrivée, sur cette île, avec ma virginité… Mais il n’en était rien !
Quelque chose me sortit de l’eau comme une feuille de papier, et me renvoya sur le sable.
La fille qui était censé être à moitié morte, était en pleine forme ! Godzilla faisait pâle figure à côté d’elle. Son regard était noir de haine, les larmes ne cessaient de couler sur ses joues rouges.
- Tu vas payer pour avoir profité de moi pendant mon sommeil, sale porc ! »
Là, ce n’était vraiment pas bon ! Comme par magie, mes membres acceptèrent enfin de bouger.
En titubant, je réussis à me relever. Cependant je n’arrivais toujours pas à parler…Mon réflexe fût donc de me mettre à genou pour m’excuser. A peine mes genoux touchèrent le sol que le reste de mon corps fût propulsé par un coup de pied dans le visage.
- Au diable les excuses, je ne peux pas mourir maintenant pensais-je après avoir heurté un arbre. Telle une colombe je pris mon envol, et couru aussi vite qu’un guépard…Du moins c’est ce que je croyais, la fille me poursuivait et me rattrapait rapidement. Je ressemblais plus à une gazelle poursuivi par un jaguar.
On s’enfonçait dans la forêt, je ne savais pas où j’étais mais ce que je savais, c’était que si je restais près d’elle, ma vie ne tiendrait qu’à un fil. Cependant, la chance n’était pas de mon côté, mon pied s’était pris dans une racine, ce qui entraina ma chute. La peur me submergeait, j’étais le gibier et elle le chasseur. Elle se rapprochait de moi, sa présence était écrasante. Me cacher ne servait à rien, il fallait que je l’affronte comme un homme.
Elle était là devant moi. Ses haillons ne cachaient quasiment rien…mais là n’était pas la question ! Il fallait que je lui parle, que je lui explique le quiproquo.
Par miracle, les mots sortirent de ma bouche : « Ecoute, je t’assure que-
-Tais-toi ! Tais-toi ! Tais-toi ! Je ne peux pas te laisser vivre après m’avoir souillé de la sorte !!! » Cria-t-elle !
Derrière cette haine grandissante, je parvenais à voir une fille fragile et perdu par les évènements, elle avait terriblement peur, bien plus que moi. Elle attrapa une noix de coco et s’apprêta à m’exploser le crâne avec.
- C’est fini, dis adieu à la vie et maudit ta perversité !
Je fermais les yeux en attente du moment fatidique, puis au bout de quelques secondes, toujours rien. J’ouvris lentement les yeux. La fille s’était écroulée sur le sol.
Par réflexe, je me précipitais vers elle afin d’en comprendre la raison. Elle avait l’air d’être déshydratée. Que devais-je faire ? La laisser mourir et vivre ? Ou lui donner de l’eau et mourir par la suite ?
Je m’approchais d’elle doucement et tentais de la porter…
- Lâche moi, ne me touche pas, pervers, cria-t-elle !
- Tu as soif n’est-ce-pas ? Je ne peux pas te laisser là mourir de déshydratation, répondis-je calmement.
- Dans ce cas apporte-moi de l’eau, je reste ici et je t’attends…de toute façon, je ne peux pas bouger
J’acquiesçais de la tête, puis je m’éloignais d’elle en allant chercher de l’eau. Cependant je ne reconnaissais pas l’endroit, mais d’une certaine façon, il m’était familier. Après avoir été accoursé par cette fille, je venais de comprendre que je ne savais pas où j’étais. Je tentais de regagner la plage où je l’avais découvert et je pu la trouver sans trop de difficultés. Mais elle n’était pas exactement pareil que l’endroit où nous étions précédemment. Il y avait toujours cette gigantesque masse d’eau et ce sable brûlant, mais la forêt d’où je venais été disposé différemment. Mais là n’était pas la question, je devais trouver de l’eau pour la jeune fille. Je m’enfonçais de nouveau dans cet amas d’arbres tel un aventurier. 5 minutes plus tard, je pus trouver une source d’eau, et bizarrement il y avait une sorte de verre en bois juste à côté de celle-ci, comme si quelqu’un d’autre était venu avant nous.
- Peu importe !
Je pris le verre, et le rempli d’eau. Il fallait maintenant que je retourne auprès de la fille. Mais un petit problème survenu… Je ne savais plus par où j’étais passé. Je partais donc à sa recherche en essayant de retrouver mon chemin. La forêt était principalement constituée de cocotier et de palmier, elle était plutôt dense. Au bout de 10 minutes, je me retrouvais face à cet océan. C’était bizarre, c’était encore différent des deux autres endroits où j’étais passé, et encore une fois, j’avais ce sentiment familier. Où étais-je ? Quel était cet endroit ? Je n’avais pas le temps de me poser ces questions, je devais retrouver la fille.
Après environ 1h de marche, je la retrouvais à moitié consciente, agonisante, appuyé contre un arbre.
- Je suis de retour. Bois-ça !
Je tentais de m’approcher d’elle afin de la faire boire, mais elle me repoussa faiblement, elle n’était pas en état d’opposer la moindre résistance. Tandis que je tentais de lui mettre le récipient à la bouche, je vis une larme coulait de son œil. Etais-ce parce qu’elle avait peur de moi ? Je n’osais pas lui demander.
Après avoir bu toute l’eau, elle se leva faiblement tout en s’appuyant contre l’arbre derrière elle. Son regard était braqué vers le bas et elle murmura :
- Merci…
- Maintenant que tu vas mieux, peux-tu me dire où nous sommes ? Dis-je doucement.
-Où nous sommes ? Je ne connais pas cet endroit, c’est la première fois que je viens ici…du moins je crois… Me répondit-elle tout en gardant son regard légèrement embarrassé.
- Dans ce cas, on devrait essayer de trouver un endroit en hauteur afin d’avoir une vue d’ensemble, proposais-je.
-Et tu oses me dire sa alors que je ne suis même pas capable de me lever toute seule ? Sois un homme, et grimpe à un arbre assez grand, tu devrais avoir une bonne vue d’ensemble, vociféra-t-elle !
Ne voulant pas la frustrer davantage, j’acquiesçais sagement et cherchais un arbre assez grand. Le choix ne fût pas difficile, il y en avait un juste à côté véritablement plus grand que les autres, il n’avait pas l’air naturel. Sans me poser trop de question, j’entamais l’escalade de celui-ci. Son tronc était très praticable, il y avait peu de branches qui gênaient le passage. Après avoir atteint le sommet, ma surprise fût telle que je faillis tomber de l’arbre. Tout s’expliquait, l’eau salée, la forêt entourait de sable, la présence élevée de cocotier… J’étais sur une île !
Comment étais-je arrivé là ? Je ne m’en souviens pas.
Mais elle ; elle le savait peut-être ?! Je tentais de redescendre vite de l’arbre, tellement vite que mon pied manqua une prise et glissa ! La chute fût courte, mais pas moins douloureuse. J’étais tombé sur les fesses, heureusement je n’avais rien de cassé.
Après avoir repris mes esprits, et vérifiais mon derrière, je marchais en direction de la jeune fille.
-Dis, tu sais comment nous sommes arrivés là ?
- Si je le savais, je ne t’aurais pas demandé de grimper à un arbre, crétin !
- Donc, tu seras ravi de savoir que nous sommes sur une île déserte…
- T’es sérieux, là ? C’est une blague j’espère ?
- J’aimerais bien mais non… Puisque nous sommes coincés là, autant faire connaissance. *soupir* Je m’appelle…Euh…Je…Je ne… Je ne me souviens plus…
- Tu ne te souviens pas de ton nom ? Elle est bien bonne celle-là ! Tu viens de quelle planète dis-moi ?!
-Non non je t’assure, je ne m’en souviens pas !!
La pression montait en moi, je paniquais, incapable de comprendre ce qu’il m’arriver. Je ne me souvenais de rien, ni de mon nom, prénom, date de naissance, adresse… Le noir total.
-Et toi ? Comment t’appelles-tu ? Ca pourra peut-être m’aider à comprendre ma perte de mémoire.
-Je n’ai aucune intention de donner mon identité à un pervers de ton espèce ! Et… Et puis toute façon, ce n’est pas important…
Sa conduite était suspecte, elle était sur la défensive, comme si quelque chose l’embarrassait.
-Bon, j’imagine que je n’ai pas le choix… On va devoir se construire un abri et trouver de quoi manger, proposais-je.
- Tsss, comme si j’allais rester près de toi, tu en profiterais pour abuser de moi la nuit.
- Si je voulais profiter de toi, cela ferait longtemps que je l’aurais fait, répondais-je froidement.
Elle marqua une expression de surprise et à la fois d’effroi, elle comprit alors qu’elle n’avait pas le choix, elle devait coopérer pour survivre. Nous nous dirigions donc en direction de la plage, afin d’y installer un camp. Elle s’occupait de fabriquer l’abri et moi de trouver la nourriture.
La nuit arriva très vite, la chasse avait été infructueuse, et mon estomac rugissait de toutes ses forces.
L’abri que ma collègue avait construit ne valait pas vraiment mieux, il y avait simplement quelques feuilles de palmier par terre. Par miracle, je réussis à ouvrir aisément les noix de coco, je connaissais parfaitement la technique, même si je ne savais pas comment je l’avais appris.
Après un repas léger, nous étions chacun de notre côté à éviter les regards de l’autre.
-Tiens, ça sera toujours mieux que tes vêtements actuels, dis-je à la jeune fille en lui tendant 2 moitiés de noix de coco vide accroché par une ficelle.
Elle regarda l’accoutrement et me le prit délicatement des mains en chuchotant :
-Merci…
-Bon je pense qu’il est temps de dormir. Bonne nuit.
Elle resta silencieuse, et se coucha. Nous pûmes nous endormir bercé par la lumière de la lune.
L’obscurité dominait ce monde dont les limites étaient inexistantes. Ses cris retentissaient à travers cette étendue ténébreuse. La peur, l’angoisse, la tristesse, la douleur… Chacun de ses sentiments me traversait le corps, laissant une sensation de froid désagréable.
-A.... m.i…
Pourquoi devais-je courir vers cette voix qui me donnait des sueurs froides ? Etais-ce quelqu’un d’important pour moi ?
-Aidez-moi !!! Je vous en supplie !!!
Mes membres agissait par eux-mêmes, je n’étais pas maître de mon corps.
Une ombre apparut devant moi.
Je suis là, sauve moi, je t’en prie !
Plus je tentais de m’approcher de cette ombre criarde, plus elle s’éloignait. Elle finit par s’engouffrer de nouveau dans l’obscurité, laissant place à un silence glaciale et humide.
Une voix se fit entendre dans mon dos :
-Le temps est venu.
Je me retournai tout en reculant. Un homme se dressait devant moi, ces cheveux paraissaient sales et décoiffés, son visage était gras et recouvert d’un semblant de barbe mal rasé. Il ne dégageait aucune animosité.
-Le temps est venu, tu ne dois pas oublier… Dit-il d’un ton mystérieux.
-Que voulez-vous dire ? Qu’est-ce que je ne dois pas oublier ?
- Dessous l’arbre de métal… Tu dois te souvenir…
L’homme disparût dans un rideau de lumière et une voix douce m’appelait :
-Réveille-toi !!
Mes yeux s’ouvrirent brutalement et une douleur à la joue m’indiqua, que je ne rêvais plus. La silhouette de la jeune fille que j’avais rencontré la veille me protégeait du soleil qui était déjà haut dans le ciel. Mon visage était humide, comme si une légère pluie était venu me caressait le visage. Cependant, il n’avait pas plu. La jeune fille, avait les yeux larmoyants.
-Pourquoi pleures-tu ? Dis-je d’une voix calme et endormie.
-Tu n’as pas arrêté de crier dans ton sommeil, tu avais l’air de terriblement souffrir! Puis tu t’es arrêter net, je t’ai secoué, appeler, je t’ai même giflé, mais tu ne voulais pas te réveiller, je pensais que… Répondis la demoiselle encore sous le choc.
- Est-ce que j’ai dit quelque chose dans mon sommeil ? Un mot, un nom ?
-Pas vraiment, j’ai juste cru entendre un prénom à un moment… Je crois que c’était Ayamee, ou Ayanee, je ne m’en souviens pas parfaitement.
Ce nom m’interpella immédiatement, je l’avais déjà entendu quelque part, mais d’où venait-il ?
-Quoi qu’il en soit, je suis vivant, mais merci de t’être inquiéter pour moi, dis-je avec un sourire franc
-J-j-j-je… Je ne m’..in-inquiétais pas pour toi ! Ça m’énervait que tu sois aussi bruyant, c’est tout ! Grommela-t-elle d’un air embarrassé.
Je continuais de lui sourire bêtement, mais mon esprit était ailleurs. A qui appartenait ce prénom ? Peut-être que cette personne était perdu sur cette île comme nous…
-Est-ce que tu te souviens de ton rêve ? demanda la fille toujours gêné par la situation.
-Pas vraiment, mes souvenirs sont flous, je me souviens simplement qu’on m’a parlé d’un arbre.
-Un arbre ? Ce n’est pas ce qui manque ici… T’en as d’autres comme sa ?
-Désolé…Je n’arrive pas à m’en souvenir.
Mon rêve ne m’importait pas plus que sa, je devais avant tout rechercher cette fille…
-Je vais faire un tour, tu viens ? demande-je.
-Tu vas vérifier les arbres ? Me dit-elle d’un air sarcastique.
-Très drôle, j’aimerais plutôt savoir qui est cette Ayamee dont j’ai parlé dans mon rêve, elle est peut-être sur cette île aussi.
-Décidément, t’es vraiment bizarre toi, je ne sais pas comment tu en es venu à cette conclusion, mais je doute qu’il y a quelqu’un d’autre à part nous ici.
-On ne le saura pas tant qu’on n’aura pas vérifié.
-Fais ce que tu veux !
Je partais donc en quête d’indice, au fin fond de la forêt. Malgré sa densité, elle ne devait pas faire plus de 1 kilomètre, ce qui réduisait grandement la zone de recherche.
Au bout d’1 heure, je me trouvais de nouveau face à la source d’eau découverte hier. Après m’être servi du verre trouvé hier, je reparti en quête de vérité. Cependant, mes recherches ressemblaient plus à de la visite touristique.
*Si seulement j’avais un indice* pensais-je désespéré par les évènements
Un bruit de buisson, me sortit de ma réflexion. Etais-ce un animal sauvage ? Un tigre, ou encore un gorille ?
Sans attendre, je couru dans la direction opposé tentant d’échapper à mon prédateur ! Cependant, je sentais qu’il me suivait, mais je n’arrivais pas à voir ce que c’était.
Au bout de 5 min, je l’avais semé. Sans m’en rendre compte, je m’étais rendu devant l’arbre sur lequel j’avais grimpé.
Une voix retentit alors dans ma tête :
*Dessous l’arbre de métal*
Je m’en souvenais, l’homme crasseux m’avait dit cette phrase dans mon rêve. Avant que je commence mon investigation, les buissons derrière moi bougèrent de nouveau. Je ne pouvais plus fuir, je devais l’affronter ! Je pris alors une branche par terre, ayant pleinement conscience de l’inutilité de mon geste. Je m’avançais alors doucement du buisson ayant bougé. Mes jambes tremblaient, mes bras ressemblaient à de la gélatine anglaise, et mon corps était aussi humide que les aisselles d’un portugais. Je ne devais plus réfléchir, il fallait que je fonce dans le tas ! Avec un peu de chance, je pourrais lui faire peur. Je pris ma branche à deux mains et en criant de manière extrêmement virile, je courus vers le buisson.
Etais-ce la fin pour moi ? Etre vierge et faire face au danger étaient certainement la manière la plus classe de mourir, du moins c’est ce que j’espérais.
Je faisais maintenant face à ce buisson, je pris alors mon élan ; avec la grâce d’une colombe et la puissance d’un lion, j’abattis ma branche sur le buisson. Un bruit aiguë et douteux sortit alors de celui-ci.
-Aie !
J’étais dans le doute, depuis quand les fauves ou même les singes disaient-ils : « Aie ! » ? Afin de répondre à cette question, je contournais le buisson afin de découvrir l’identité de cette chose.
Un mélange de consternation et de réconfort m’envahit lorsque je découvris que le fauve était simplement la jeune fille qui m’avait suivi discrètement. Elle se tenait la tête, comme si quelque chose l’avait frappé. Les larmes aux yeux, elle se leva et cria :
-Mais ça va pas la tête, j’aurais pu avoir un traumatisme crânien !!
-Pourquoi te cachais-tu dans les buissons ?
Elle tourna légèrement la tête comme à son habitude lorsqu’elle était gêné et répondis :
-Je… Je ne me cachais pas, j’étais sur le point de t’aborder.
-D’accord, d’accord, je m’excuse dans ce cas. Dis-je tout en doutant sincèrement de ces paroles.
Après cette légère altercation, je m’avançais de nouveau vers cet arbre étrangement grand. Il n’y avait aucun doute, c’était l’arbre dont parlait l’homme dans mon rêve. Je me mis alors à creuser au pied de l’arbre en espérant trouver quelque chose.
La jeune fille me regardait avec un air pas convaincue et me demanda :
-Tu m’expliques ce que tu fais ?
-Je creuse, ça ne se voit pas ?
-Ça j’avais compris, c’est le pourquoi qui m’intrigue… rétorqua-t-elle !
-Quelque chose est caché ici, j’en suis sûr.
-Encore ton histoire avec les arbres, c’est ça ? Amuses toi bien à creuser dans ce cas.
Sans répondre à cet élan puéril, je continuais à creuser. Cinq minutes passèrent, puis dix, puis 1 heures, puis 2. Il n’y avait toujours rien. J’étais dans l’incompréhension totale.
-Tu ne crois pas que tu devrais arrêter ?
-NON !!! J’en suis sûr !! Il y’a quelque chose, un indice sur notre situation, j’en suis certain ! Criais-je avec frustration.
Je continuais de creuser toujours plus. C’est alors que la jeune fille s’approcha de l’arbre, et s’agenouilla pour creuser à côté de moi. Elle ne dit rien, et se contenta de creuser sans se plaindre. Esquissant un sourire, je me remis aux fouilles. Les heures passèrent, La journée était bientôt terminée et nos estomacs commençaient à se manifester. Ma camarade avait déjà abandonné depuis environ 1 heure, mais au moment où j’allais également arrêté, j’avais trouvé quelque chose. C’était une espèce de morceau de fer de forme cylindrique, de couleur jaune-marron. J’étais déçu, après plusieurs heures de recherches, nous n’avions rien trouvé de concluant. Afin de ne pas attrister la jeune fille, je me retournai en m’efforçant de sourire.
-Regarde ! J’ai trouvé ça ! Lui-dis-je en lui montrant le morceau de fer. Je suis certain que c’est un indice important !
Elle me regarda et comprit que je ne pensais pas ce que je disais. Elle se leva, et retourna à notre camp sans dire un mot.
Sa déception était équivalente à la mienne. J’avais fondé tellement d’espoirs dans ces recherches et elles s’était révélées infructueuses. J’étais en proie au désespoir, la faim me déchirait les entrailles, et j’avais du mal à bouger. Je devais malgré tout, retourner au camp et chercher de quoi manger.
Environ 30 minutes plus tard, j’étais arrivé au camp, j’avais trouvé sur mon chemin quelques noix de coco ainsi que certains champignons comestibles. Elle était déjà là, et me tournais le dos. En me rapprochant d’elle, une odeur très agréable vint me titiller les narines. Devant elle se trouvait deux poissons embrochés sur des bouts de bois. Il était entouré de flammes.
Mes yeux me piquaient, je ressentais de la culpabilité. Pendant que je me morfondais sur moi-même, elle ne s’était pas laissé abattre et avait fait un feu et cuit deux poissons.
Sans se retourner, elle m’appela :
-Viens manger.
C’était un plaisir inexplicable, j’avais l’impression que ça faisait très longtemps que je n’avais pas mangé quelque chose d’aussi bon.
Mon moral était revenu, ainsi que ma détermination.
-Demain je trouverais un indice, je le jure ! Dis-je de toutes mes forces.
Elle me regarda et fit un léger sourire du coin des lèvres.
Après ce copieux repas, la nuit était tombée. Les étoiles brillaient dans le ciel. C’était un spectacle magnifique. Nous étions allongés sur nos « lits » respectifs. Sans dire un mot, nous regardâmes le ciel et nos yeux se fermèrent pour laisser la place aux songes.
Les ténèbres qui hantaient le lieu me pétrifiaient. Une lumière apparût en face de moi, elle était chaude, agréable et ôter toutes les mauvaises vibrations qui émanait de cet endroit.
Soudain, elle prit une forme qui ressemblait à celle d’un homme. La voix d’un jeune homme retentit :
-N’abandonne pas si près de la vérité…
-Qui êtes-vous ? Que voulez-vous dire par « vérité » ?
-Utilise la clé…
-La clé ? Quelle clé ? Ou dois-je utiliser ?
-L’arbre métallique te conduira à la vérité…
-Je ne comprends rien à ce que vous dîtes, soyez plus explicite !!
-N’oublie mes paroles, à présent, tu dois te réveiller…
La voix se transforma, petit à petit et devint familière.
-Réveille-toi !!!
La silhouette qui auparavant ressemblait à un homme prit doucement la forme d’une femme. Je la connaissais.
-Réveille-toi !!!
Un choc retentit alors sur ma joue, me montrant que la jeune fille avait à nouveau tenté de me réveiller.
-Tu pourrais me réveiller plus délicatement… Franchement ! Dis-je en lui lançant un regard noir.
-Il est tard, on doit trouver de quoi manger, je n’allais pas te laisser faire la grasse mat’ !
Après 1 heure de recherche, nous prenions notre déjeuner caché par les ombres des arbres. Le soleil tapait fort aujourd’hui.
-Au fait, tu as de nouveau parlé dans ton sommeil, m’indiqua ma camarade en me pointant du doigt.
-J’ai dit quelque chose d’intéressant ?
-J’ai cru entendre le mot « clé », enfin je crois.
Ce mot résonna dans ma tête, comme un électrochoc. Il me fit me souvenir de mon rêve, la silhouette de cet homme m’indiquant une clé à poser sur l’arbre de fer était clair comme de l’eau de roche. Mais quelle était cette clé dont il parler.
-Tu penses que ça sers à quoi ce bidule ? demanda la jeune femme en montrant l’objet en métal de forme cylindrique trouvé la veille.
Se pouvait-il que ce soit ça ? La clé dont parle mon rêve.
-Tu es un génie ! Dis-je avec enthousiasme.
-Hein ?
-C’est la clé vers notre mémoire, vers la vérité !!
- Je ne comprends rien à ce que tu dis, mais si tu dis que je suis un génie alors je te crois ! dit-elle avec une fierté indescriptible.
Nous allions enfin découvrir la vérité sur nos souvenirs.
Après une marche de 5 minutes, nous arrivâmes devant l’arbre en question. Il fallait maintenant trouver la serrure. Après avoir fait le tour de l’arbre, celle-ci n’y n’apparaissait pas.
-Elle est peut-être tout en haut de l’arbre, dis-je en pleine réflexion.
L’escalade me paraissait terriblement longue, comme si l’arbre faisait des kilomètres et des kilomètres. Arriver enfin au sommet, elle était là, la serrure que nous cherchions désespérément. Je pris alors la clé, puis l’enfonça entièrement dans le trou. Instinctivement, je l’avais tourné après l’avoir mise. Le mécanisme se déclencha.
Un peu plus loin, une trappe s’ouvrit, laissant apercevoir un escalier plongeant. Nous nous rapprochâmes de celui-ci. On n’en voyait pas le bout. De petites lumières était suspendu au plafond pendant que nous descendions, elles éclairaient juste assez pour nous permettre d’avancer. Nos bruits de pas résonnaient au loin.
Après environ 10 minutes, nous atteignîmes enfin le bas des escaliers. Nous étions devant un couloir sombre, il y avait deux portes sur la droite et une sur la gauche. Nous étions perplexes. Cet endroit était effrayant, et me laisser un sentiment familier d’être déjà venu. Pourtant, j’étais presque sûr que c’était la première fois que je venais.
-Passons la porte de gauche… dis-je de façon stoïque.
-Nous nous avancions discrètement jusqu’à la porte indiqué. Après une certaine hésitation, je pris une grande inspiration. J’étais angoissé par ce qui nous attendait derrière cette porte. Je l’ouvris alors, tout en retenant ma respiration, comme si l’air était toxique.
La pièce que l’on découvrit était obscur, on ne distinguait absolument rien.
-Attend je vais allumer la lumière, dis-je plein d’assurance.
Je rentrais alors dans la pièce et me diriger légèrement sur la droite de celle-ci, un interrupteur se trouvait là. Il était quasiment invisible depuis l’entrée. Sans réfléchir, j’allumais la lumière.
La pièce était vide. Il n’y avait qu’un petit livre qui ne trainait pas terre. Sans hésiter, nous nous rapprochâmes de celui-ci, et sans un mot, je le pris dans mes mains.
Je le sentais, ce livre contenait notre passé, nos souvenirs, notre vie antérieure. Et peut-être la raison de notre amnésie. Malgré ce sentiment, je tremblais, et peinait à ouvrir ce livre.
Soudain, la jeune fille me le prit sauvagement des mains en disant :
-Donne-moi ça, on ne va pas y passer 3 ans !!
Elle ouvrit lentement le livre, l’observa puis le lut à voix haute.
« Etudes sur la mémoire cognitive.
Jour 1 (15/02/2014)
[6h00]Le lancement de l’expérience est proche, notre laboratoire est enfin prêt à accueillir les sujets.
[8h00]Les sujets sont enfin arrivés, nous avons un homme et une femme d’environ une vingtaine d’années. Ils sont actuellement endormis et prêt à être utiliser.
[12h00] L’expérience est lancé, nous avons ôté la mémoire aux deux sujets. L’homme vient de se réveiller, sa première réaction est guidée par une douleur et un besoin de l’atténuer. Il ne prête pas attention à l’environnement qui l’entoure. Après atténuation, il se repose et commence à prendre de son environnement. La jeune fille se réveille à son tour. Réaction identique à celle de son congénère.
[14h00] Les deux spécimens ont pris conscience du lieu, il remette en cause la raison de leur venue.
[15h00] Leur besoin de survivre se fait ressentir, ils commencent à chercher de la nourriture et de l’eau. Nous avons pris soin de vérifier que l’île possédait une source d’eau et des réserves de nourriture.
[18h00] Les sujets ont trouvé de petites noix de coco. Cependant, ils sont incapables de les ouvrir.
[19h00] Après plusieurs tentatives pour ouvrir les noix de coco, ils abandonnent et tentent de construire un abri.
[20h00] Les deux sujets n’ont pas réussi à construire un abri. Ils se couchent sur le sable et s’endorment.
Jour 2 (16/02/2014)
[10h00] Les deux sujets se réveillent, ils semblent affaiblis par le manque de sommeil, de nourriture et d’eau. Le sujet mâle semble pour sa part avoir eu le sommeil agité.
[12h00] Les sujets ont enfin réussis à trouver la source.
[14h00] Les recherches de nourritures sont toujours infructueuses, et ils ne parviennent toujours pas à ouvrir les noix de coco.
[18h00] Les sujets reviennent à leur camp. Ils ont trouvé quelques insectes et réussit à faire un feu avec des bouts de bois.
[20h00] Malgré un repas léger, les sujets semblent plus réceptifs et plus vivants que le 1er jour. Ils s’endorment.
Jour 3 (17/02/2014)
[9h00] Le sujet femelle se réveille et va se nettoyer à la source pendant que le sujet mâle dors encore.
[10h00]Le sujet femelle est revenu au camp et commence à méditer sur sa situation.
[11h00] Le sujet mâle est réveillé par le sujet femelle, son sommeil est de nouveau agité.
[11h30] Les sujets d’expériences se sont mis à chercher de la nourriture. Ils sont arrivés devant l’arbre métallique.
[11h35] Le sujet mâle accomplit un fait incompréhensible, il grimpe à l’arbre comme si il savait que l’interrupteur y était. Comment-a-t-il pu savoir cela ?
[12h00] Il trouve l’interrupteur et ouvre ainsi la trappe menant au laboratoire.
[13h00] Ils sont dans le couloir, nous les accueillons cordialement afin de ne pas éveiller leurs soupçons.
[13h30] Nous les convions à un repas dans lequel nous avons injecté des somnifères. Après une dizaines de minutes, ils s’endorment.
[15h00] Nous les remettons dans la matrice afin qu’ils oublient de nouveau tous leurs souvenirs. L’expérience est relancée. Nous ne parvenons cependant pas à comprendre par quel moyen il a trouvé l’interrupteur. Afin de ne pas être soumis de nouveau à ce problème, nous allons cacher la clé sous l’antenne.
Résumé de la première expérience : Les sujets possèdent un temps d’adaptation plutôt faible, ils s’entraident dans leurs tâches et cherche par tous les moyens de survivre. Ils gardent un comportement social malgré leur instinct.
Nous avons décidé de changer de sujet d’étude, nous souhaitons savoir pour quelles raisons le garçon a réussi à trouver l’emplacement de la clé. »
……….
Nous étions horrifiés, le cahier parlait de nous, nous en étions certain. Nous avions été utilisés comme sujets de test pour des expériences. Nous étions des cobayes humains.
-Jusqu’à quand ont-ils continué leurs expériences ? Dis-je tout en essayant de garder la tête froide.
La fille qui était complètement tétanisé par ce qu’elle avait vu, laissa tomber le cahier et ne bougeait plus. Je le ramassais. Après l’avoir feuilleté et lu rapidement, le cahier indiquait que nous avions subi des pertes de mémoires pendant 1 an.
Nous avions été soumis à des amnésies comme celle-ci pendant plus d’un an…Sur des intervalles de 3 jours. Tous les 3 jours, je découvrais l’entrée du labo, ils nous droguaient et nous replaçais sur l’île. Comment avait-il pu faire cela ? Nous ne pouvions pas nous poser la question plus longtemps. Après avoir terminé le cahier. Il y avait 2 feuilles. Nos photos étaient dessus. Tout était inscrit dessus, nos mensurations, notre passé, et…. Nos noms.
Ayamee Akizaki ? Ayamee ??? Ce prénom que je connaissais, c’était le sien ? Comment étais-ce possible ? Nous ne nous connaissions pas avant, il le précise sur les feuilles.
Quel était mon nom alors ? Lorsque mes yeux se posèrent sur l’emplacement où était censé se trouver mon nom, je fus surpris. Mon nom était effacé, je ne pouvais pas le lire. Je ne savais pas comment je m’appelais et je ne pourrais sans doute jamais le savoir…
-A-Ayamee ? Tu m’entends ? Réponds-moi stp !! Criais-je avec un ton effrayé.
Elle ne répondait pas, elle était sous le choc.
Une question me vint alors à l’esprit, pourquoi les scientifiques n’étaient pas venus cette fois-ci ?
Je pris le cahier et lu la fin :
« Aujourd’hui le sujet mâle a découvert notre laboratoire comme à son habitude. Cependant, il y a eu un changement, celui-ci s’est méfié de nous et nous a attaqués. Il a tué 3 d’entre nous. Nous avons tenté d'utiliser le sujet femelle comme otage, afin de le maitriser,nous avons par miracle réussi à le remettre dans la matrice. Cependant, nous ne pouvons continuer les recherches. Nous ne découvrirons sans doute jamais la solution à notre étude. »
J’en avais assez vu. Nous étions donc seuls. J’étais en colère, je voulais leur faire payer ! Ils nous avaient volés une année de notre vie ! Ils nous avaient traités comme des animaux de laboratoire… Comment… Comment peut-on faire sa sans avoir de remords, de culpabilité ?
Je pris Ayamee avec moi et l’emmena hors de ce laboratoire. Une fois qu’elle avait repris ses esprits, je lui expliquais calmement la situation. Elle n’en revenait toujours pas.
Nous devions partir d’ici, à présent… Elle, pour qu’elle retrouve une vie normale, et moi, pour en finir…
FIN
Tout était noir, aucune lumière ne traversait cette obscurité. J’entendais faiblement une voix au loin :
-A…..sec….
Je courais, tentant désespérément de comprendre ses paroles.
-Au…secou….
Sa voix s’amplifiait, elle devenait de plus en plus audible.
-AU SECOURS !
Cette voix ! Elle lui appartenait, elle était en danger. Mais pourquoi ?
-LACHEZ MOI !
Elle n’était pas seule, ils lui voulaient du mal ! Pourquoi ? Qu’est-ce qu’ils lui voulaient ? Dans quel but ? Tout était noir, tellement noir !
La voix s’arrêta… Il n’y avait plus aucun bruit, seulement le battement de mon cœur. Puis j’entendis un bruit de pas, une personne marchait, doucement, mais son rythme accélérait, de plus en vite en vite, il se rapprochait de moi, puis plus rien.
A ce moment-là je sentis un léger souffle derrière moi… Je me retournas..
IL ETAIT LA !
-Ayamee !!!!!!!
J’ouvris les yeux, puis les refermas, aveuglé par la lumière. La brise du vent me caressait le visage et me fis comprendre que j’avais fait un cauchemar. J’ouvris timidement mon œil droit, ébloui par les puissants rayons du soleil, puis le gauche.
Il devait être environ 12h, le sol était chaud, très chaud… BRULANT !! La douleur me souleva du sol. Tout en courant dans tous les sens, je cherchais une source d’eau pour me rafraîchir. J’aperçu finalement une grande source d’eau dont je ne voyais pas le bout. Sans réfléchir, je couru dans sa direction et plongea de façon disgracieuse. L’effet fut immédiat, ma tête heurta le sol. L’eau de ce lac était vraiment bizarre, elle avait un goût salée. Puis je réalisais que mon torse avait été exposé au soleil toute la matinée.
- AAAAAAAAAAAAAAAhhhhhh!!!!! »
. La douleur me propulsa hors de l’eau et me fit courir dans la direction inverse. Je finis par trébucher sur une racine mais pu me rattraper avant que mon torse touche le sol. J’étais dans une zone d’ombre, je finis par m’allonger sur le dos laissant mes bras tombait là où ils le souhaitaient. Puis je sentis mon bras droit tomber sur quelque chose de doux, d’agréable, de moelleux, de chaud. J’essayais de déterminer ce que c’était sans pour autant regarder. La forme était ronde, un peu comme une orange, mais la sensation de douceur m’était véritablement inconnu. Pris de curiosité, je tournais ma tête vers la droite.
Ce n’était pas possible… C’était un rêve…Non, un cauchemar ! Mes membres se figèrent, je ne pouvais plus bouger d’un centimètre ! Un corps gisait à côté de moi !! C’était une jeune fille d’environ le même âge que moi. J’étais terrifié ! Elle ne bougeait pas, ses yeux étaient fermés. Je ne savais pas comment réagir, j’étais perdu, toujours incapable de bouger le moindre petit doigt. Puis l’inattendu arriva. Elle toussa et cracha de l’eau ! Je fixais son visage d’un air inquiet. Puis, son œil gauche s’ouvrit légèrement suivi par son œil droit. Je n’en croyais pas mes yeux, cette fille, que je croyais morte…Elle se réveillait, elle était vivante !
Après quelques instants, elle tourna légèrement la tête vers la droite, puis vers la gauche. Elle n’avait pas vraiment réalisé ma présence. Puis, elle regarda vers le ciel en murmurant et en fermant les yeux :
- ma poitrine est lourde .
Poitrine ? Lourde ? Je me rappelais que quelques instants plus tôt mon bras était tombé sur quelque chose de moelleux et chaud… A l’instant qui suivit, je fus pris de bouffée de chaleur, et mon cœur commença à s’emballer en imaginant l’énorme erreur que j’avais commis.
Pendant que je priais pour une mort rapide et indolore, la fille reprit ses esprits et constata le fait. Elle rougît d’embarras, me regarda dans les yeux, et son regard changea instantanément. Elle pleurait.
J’essayais tant de bien que mal de dire une phrase, une excuse, quelque chose, mais rien ne voulait sortir. Et juste au moment où une syllabe parvenait à venir. Un son strident me concernant ainsi qu’une douleur aigue dans la joue me propulsèrent dans l’eau !
- PERVEEEEERS !!!
Je pensais que ma fin était arrivée, sur cette île, avec ma virginité… Mais il n’en était rien !
Quelque chose me sortit de l’eau comme une feuille de papier, et me renvoya sur le sable.
La fille qui était censé être à moitié morte, était en pleine forme ! Godzilla faisait pâle figure à côté d’elle. Son regard était noir de haine, les larmes ne cessaient de couler sur ses joues rouges.
- Tu vas payer pour avoir profité de moi pendant mon sommeil, sale porc ! »
Là, ce n’était vraiment pas bon ! Comme par magie, mes membres acceptèrent enfin de bouger.
En titubant, je réussis à me relever. Cependant je n’arrivais toujours pas à parler…Mon réflexe fût donc de me mettre à genou pour m’excuser. A peine mes genoux touchèrent le sol que le reste de mon corps fût propulsé par un coup de pied dans le visage.
- Au diable les excuses, je ne peux pas mourir maintenant pensais-je après avoir heurté un arbre. Telle une colombe je pris mon envol, et couru aussi vite qu’un guépard…Du moins c’est ce que je croyais, la fille me poursuivait et me rattrapait rapidement. Je ressemblais plus à une gazelle poursuivi par un jaguar.
On s’enfonçait dans la forêt, je ne savais pas où j’étais mais ce que je savais, c’était que si je restais près d’elle, ma vie ne tiendrait qu’à un fil. Cependant, la chance n’était pas de mon côté, mon pied s’était pris dans une racine, ce qui entraina ma chute. La peur me submergeait, j’étais le gibier et elle le chasseur. Elle se rapprochait de moi, sa présence était écrasante. Me cacher ne servait à rien, il fallait que je l’affronte comme un homme.
Elle était là devant moi. Ses haillons ne cachaient quasiment rien…mais là n’était pas la question ! Il fallait que je lui parle, que je lui explique le quiproquo.
Par miracle, les mots sortirent de ma bouche : « Ecoute, je t’assure que-
-Tais-toi ! Tais-toi ! Tais-toi ! Je ne peux pas te laisser vivre après m’avoir souillé de la sorte !!! » Cria-t-elle !
Derrière cette haine grandissante, je parvenais à voir une fille fragile et perdu par les évènements, elle avait terriblement peur, bien plus que moi. Elle attrapa une noix de coco et s’apprêta à m’exploser le crâne avec.
- C’est fini, dis adieu à la vie et maudit ta perversité !
Je fermais les yeux en attente du moment fatidique, puis au bout de quelques secondes, toujours rien. J’ouvris lentement les yeux. La fille s’était écroulée sur le sol.
Par réflexe, je me précipitais vers elle afin d’en comprendre la raison. Elle avait l’air d’être déshydratée. Que devais-je faire ? La laisser mourir et vivre ? Ou lui donner de l’eau et mourir par la suite ?
Je m’approchais d’elle doucement et tentais de la porter…
- Lâche moi, ne me touche pas, pervers, cria-t-elle !
- Tu as soif n’est-ce-pas ? Je ne peux pas te laisser là mourir de déshydratation, répondis-je calmement.
- Dans ce cas apporte-moi de l’eau, je reste ici et je t’attends…de toute façon, je ne peux pas bouger
J’acquiesçais de la tête, puis je m’éloignais d’elle en allant chercher de l’eau. Cependant je ne reconnaissais pas l’endroit, mais d’une certaine façon, il m’était familier. Après avoir été accoursé par cette fille, je venais de comprendre que je ne savais pas où j’étais. Je tentais de regagner la plage où je l’avais découvert et je pu la trouver sans trop de difficultés. Mais elle n’était pas exactement pareil que l’endroit où nous étions précédemment. Il y avait toujours cette gigantesque masse d’eau et ce sable brûlant, mais la forêt d’où je venais été disposé différemment. Mais là n’était pas la question, je devais trouver de l’eau pour la jeune fille. Je m’enfonçais de nouveau dans cet amas d’arbres tel un aventurier. 5 minutes plus tard, je pus trouver une source d’eau, et bizarrement il y avait une sorte de verre en bois juste à côté de celle-ci, comme si quelqu’un d’autre était venu avant nous.
- Peu importe !
Je pris le verre, et le rempli d’eau. Il fallait maintenant que je retourne auprès de la fille. Mais un petit problème survenu… Je ne savais plus par où j’étais passé. Je partais donc à sa recherche en essayant de retrouver mon chemin. La forêt était principalement constituée de cocotier et de palmier, elle était plutôt dense. Au bout de 10 minutes, je me retrouvais face à cet océan. C’était bizarre, c’était encore différent des deux autres endroits où j’étais passé, et encore une fois, j’avais ce sentiment familier. Où étais-je ? Quel était cet endroit ? Je n’avais pas le temps de me poser ces questions, je devais retrouver la fille.
Après environ 1h de marche, je la retrouvais à moitié consciente, agonisante, appuyé contre un arbre.
- Je suis de retour. Bois-ça !
Je tentais de m’approcher d’elle afin de la faire boire, mais elle me repoussa faiblement, elle n’était pas en état d’opposer la moindre résistance. Tandis que je tentais de lui mettre le récipient à la bouche, je vis une larme coulait de son œil. Etais-ce parce qu’elle avait peur de moi ? Je n’osais pas lui demander.
Après avoir bu toute l’eau, elle se leva faiblement tout en s’appuyant contre l’arbre derrière elle. Son regard était braqué vers le bas et elle murmura :
- Merci…
- Maintenant que tu vas mieux, peux-tu me dire où nous sommes ? Dis-je doucement.
-Où nous sommes ? Je ne connais pas cet endroit, c’est la première fois que je viens ici…du moins je crois… Me répondit-elle tout en gardant son regard légèrement embarrassé.
- Dans ce cas, on devrait essayer de trouver un endroit en hauteur afin d’avoir une vue d’ensemble, proposais-je.
-Et tu oses me dire sa alors que je ne suis même pas capable de me lever toute seule ? Sois un homme, et grimpe à un arbre assez grand, tu devrais avoir une bonne vue d’ensemble, vociféra-t-elle !
Ne voulant pas la frustrer davantage, j’acquiesçais sagement et cherchais un arbre assez grand. Le choix ne fût pas difficile, il y en avait un juste à côté véritablement plus grand que les autres, il n’avait pas l’air naturel. Sans me poser trop de question, j’entamais l’escalade de celui-ci. Son tronc était très praticable, il y avait peu de branches qui gênaient le passage. Après avoir atteint le sommet, ma surprise fût telle que je faillis tomber de l’arbre. Tout s’expliquait, l’eau salée, la forêt entourait de sable, la présence élevée de cocotier… J’étais sur une île !
Comment étais-je arrivé là ? Je ne m’en souviens pas.
Mais elle ; elle le savait peut-être ?! Je tentais de redescendre vite de l’arbre, tellement vite que mon pied manqua une prise et glissa ! La chute fût courte, mais pas moins douloureuse. J’étais tombé sur les fesses, heureusement je n’avais rien de cassé.
Après avoir repris mes esprits, et vérifiais mon derrière, je marchais en direction de la jeune fille.
-Dis, tu sais comment nous sommes arrivés là ?
- Si je le savais, je ne t’aurais pas demandé de grimper à un arbre, crétin !
- Donc, tu seras ravi de savoir que nous sommes sur une île déserte…
- T’es sérieux, là ? C’est une blague j’espère ?
- J’aimerais bien mais non… Puisque nous sommes coincés là, autant faire connaissance. *soupir* Je m’appelle…Euh…Je…Je ne… Je ne me souviens plus…
- Tu ne te souviens pas de ton nom ? Elle est bien bonne celle-là ! Tu viens de quelle planète dis-moi ?!
-Non non je t’assure, je ne m’en souviens pas !!
La pression montait en moi, je paniquais, incapable de comprendre ce qu’il m’arriver. Je ne me souvenais de rien, ni de mon nom, prénom, date de naissance, adresse… Le noir total.
-Et toi ? Comment t’appelles-tu ? Ca pourra peut-être m’aider à comprendre ma perte de mémoire.
-Je n’ai aucune intention de donner mon identité à un pervers de ton espèce ! Et… Et puis toute façon, ce n’est pas important…
Sa conduite était suspecte, elle était sur la défensive, comme si quelque chose l’embarrassait.
-Bon, j’imagine que je n’ai pas le choix… On va devoir se construire un abri et trouver de quoi manger, proposais-je.
- Tsss, comme si j’allais rester près de toi, tu en profiterais pour abuser de moi la nuit.
- Si je voulais profiter de toi, cela ferait longtemps que je l’aurais fait, répondais-je froidement.
Elle marqua une expression de surprise et à la fois d’effroi, elle comprit alors qu’elle n’avait pas le choix, elle devait coopérer pour survivre. Nous nous dirigions donc en direction de la plage, afin d’y installer un camp. Elle s’occupait de fabriquer l’abri et moi de trouver la nourriture.
La nuit arriva très vite, la chasse avait été infructueuse, et mon estomac rugissait de toutes ses forces.
L’abri que ma collègue avait construit ne valait pas vraiment mieux, il y avait simplement quelques feuilles de palmier par terre. Par miracle, je réussis à ouvrir aisément les noix de coco, je connaissais parfaitement la technique, même si je ne savais pas comment je l’avais appris.
Après un repas léger, nous étions chacun de notre côté à éviter les regards de l’autre.
-Tiens, ça sera toujours mieux que tes vêtements actuels, dis-je à la jeune fille en lui tendant 2 moitiés de noix de coco vide accroché par une ficelle.
Elle regarda l’accoutrement et me le prit délicatement des mains en chuchotant :
-Merci…
-Bon je pense qu’il est temps de dormir. Bonne nuit.
Elle resta silencieuse, et se coucha. Nous pûmes nous endormir bercé par la lumière de la lune.
L’obscurité dominait ce monde dont les limites étaient inexistantes. Ses cris retentissaient à travers cette étendue ténébreuse. La peur, l’angoisse, la tristesse, la douleur… Chacun de ses sentiments me traversait le corps, laissant une sensation de froid désagréable.
-A.... m.i…
Pourquoi devais-je courir vers cette voix qui me donnait des sueurs froides ? Etais-ce quelqu’un d’important pour moi ?
-Aidez-moi !!! Je vous en supplie !!!
Mes membres agissait par eux-mêmes, je n’étais pas maître de mon corps.
Une ombre apparut devant moi.
Je suis là, sauve moi, je t’en prie !
Plus je tentais de m’approcher de cette ombre criarde, plus elle s’éloignait. Elle finit par s’engouffrer de nouveau dans l’obscurité, laissant place à un silence glaciale et humide.
Une voix se fit entendre dans mon dos :
-Le temps est venu.
Je me retournai tout en reculant. Un homme se dressait devant moi, ces cheveux paraissaient sales et décoiffés, son visage était gras et recouvert d’un semblant de barbe mal rasé. Il ne dégageait aucune animosité.
-Le temps est venu, tu ne dois pas oublier… Dit-il d’un ton mystérieux.
-Que voulez-vous dire ? Qu’est-ce que je ne dois pas oublier ?
- Dessous l’arbre de métal… Tu dois te souvenir…
L’homme disparût dans un rideau de lumière et une voix douce m’appelait :
-Réveille-toi !!
Mes yeux s’ouvrirent brutalement et une douleur à la joue m’indiqua, que je ne rêvais plus. La silhouette de la jeune fille que j’avais rencontré la veille me protégeait du soleil qui était déjà haut dans le ciel. Mon visage était humide, comme si une légère pluie était venu me caressait le visage. Cependant, il n’avait pas plu. La jeune fille, avait les yeux larmoyants.
-Pourquoi pleures-tu ? Dis-je d’une voix calme et endormie.
-Tu n’as pas arrêté de crier dans ton sommeil, tu avais l’air de terriblement souffrir! Puis tu t’es arrêter net, je t’ai secoué, appeler, je t’ai même giflé, mais tu ne voulais pas te réveiller, je pensais que… Répondis la demoiselle encore sous le choc.
- Est-ce que j’ai dit quelque chose dans mon sommeil ? Un mot, un nom ?
-Pas vraiment, j’ai juste cru entendre un prénom à un moment… Je crois que c’était Ayamee, ou Ayanee, je ne m’en souviens pas parfaitement.
Ce nom m’interpella immédiatement, je l’avais déjà entendu quelque part, mais d’où venait-il ?
-Quoi qu’il en soit, je suis vivant, mais merci de t’être inquiéter pour moi, dis-je avec un sourire franc
-J-j-j-je… Je ne m’..in-inquiétais pas pour toi ! Ça m’énervait que tu sois aussi bruyant, c’est tout ! Grommela-t-elle d’un air embarrassé.
Je continuais de lui sourire bêtement, mais mon esprit était ailleurs. A qui appartenait ce prénom ? Peut-être que cette personne était perdu sur cette île comme nous…
-Est-ce que tu te souviens de ton rêve ? demanda la fille toujours gêné par la situation.
-Pas vraiment, mes souvenirs sont flous, je me souviens simplement qu’on m’a parlé d’un arbre.
-Un arbre ? Ce n’est pas ce qui manque ici… T’en as d’autres comme sa ?
-Désolé…Je n’arrive pas à m’en souvenir.
Mon rêve ne m’importait pas plus que sa, je devais avant tout rechercher cette fille…
-Je vais faire un tour, tu viens ? demande-je.
-Tu vas vérifier les arbres ? Me dit-elle d’un air sarcastique.
-Très drôle, j’aimerais plutôt savoir qui est cette Ayamee dont j’ai parlé dans mon rêve, elle est peut-être sur cette île aussi.
-Décidément, t’es vraiment bizarre toi, je ne sais pas comment tu en es venu à cette conclusion, mais je doute qu’il y a quelqu’un d’autre à part nous ici.
-On ne le saura pas tant qu’on n’aura pas vérifié.
-Fais ce que tu veux !
Je partais donc en quête d’indice, au fin fond de la forêt. Malgré sa densité, elle ne devait pas faire plus de 1 kilomètre, ce qui réduisait grandement la zone de recherche.
Au bout d’1 heure, je me trouvais de nouveau face à la source d’eau découverte hier. Après m’être servi du verre trouvé hier, je reparti en quête de vérité. Cependant, mes recherches ressemblaient plus à de la visite touristique.
*Si seulement j’avais un indice* pensais-je désespéré par les évènements
Un bruit de buisson, me sortit de ma réflexion. Etais-ce un animal sauvage ? Un tigre, ou encore un gorille ?
Sans attendre, je couru dans la direction opposé tentant d’échapper à mon prédateur ! Cependant, je sentais qu’il me suivait, mais je n’arrivais pas à voir ce que c’était.
Au bout de 5 min, je l’avais semé. Sans m’en rendre compte, je m’étais rendu devant l’arbre sur lequel j’avais grimpé.
Une voix retentit alors dans ma tête :
*Dessous l’arbre de métal*
Je m’en souvenais, l’homme crasseux m’avait dit cette phrase dans mon rêve. Avant que je commence mon investigation, les buissons derrière moi bougèrent de nouveau. Je ne pouvais plus fuir, je devais l’affronter ! Je pris alors une branche par terre, ayant pleinement conscience de l’inutilité de mon geste. Je m’avançais alors doucement du buisson ayant bougé. Mes jambes tremblaient, mes bras ressemblaient à de la gélatine anglaise, et mon corps était aussi humide que les aisselles d’un portugais. Je ne devais plus réfléchir, il fallait que je fonce dans le tas ! Avec un peu de chance, je pourrais lui faire peur. Je pris ma branche à deux mains et en criant de manière extrêmement virile, je courus vers le buisson.
Etais-ce la fin pour moi ? Etre vierge et faire face au danger étaient certainement la manière la plus classe de mourir, du moins c’est ce que j’espérais.
Je faisais maintenant face à ce buisson, je pris alors mon élan ; avec la grâce d’une colombe et la puissance d’un lion, j’abattis ma branche sur le buisson. Un bruit aiguë et douteux sortit alors de celui-ci.
-Aie !
J’étais dans le doute, depuis quand les fauves ou même les singes disaient-ils : « Aie ! » ? Afin de répondre à cette question, je contournais le buisson afin de découvrir l’identité de cette chose.
Un mélange de consternation et de réconfort m’envahit lorsque je découvris que le fauve était simplement la jeune fille qui m’avait suivi discrètement. Elle se tenait la tête, comme si quelque chose l’avait frappé. Les larmes aux yeux, elle se leva et cria :
-Mais ça va pas la tête, j’aurais pu avoir un traumatisme crânien !!
-Pourquoi te cachais-tu dans les buissons ?
Elle tourna légèrement la tête comme à son habitude lorsqu’elle était gêné et répondis :
-Je… Je ne me cachais pas, j’étais sur le point de t’aborder.
-D’accord, d’accord, je m’excuse dans ce cas. Dis-je tout en doutant sincèrement de ces paroles.
Après cette légère altercation, je m’avançais de nouveau vers cet arbre étrangement grand. Il n’y avait aucun doute, c’était l’arbre dont parlait l’homme dans mon rêve. Je me mis alors à creuser au pied de l’arbre en espérant trouver quelque chose.
La jeune fille me regardait avec un air pas convaincue et me demanda :
-Tu m’expliques ce que tu fais ?
-Je creuse, ça ne se voit pas ?
-Ça j’avais compris, c’est le pourquoi qui m’intrigue… rétorqua-t-elle !
-Quelque chose est caché ici, j’en suis sûr.
-Encore ton histoire avec les arbres, c’est ça ? Amuses toi bien à creuser dans ce cas.
Sans répondre à cet élan puéril, je continuais à creuser. Cinq minutes passèrent, puis dix, puis 1 heures, puis 2. Il n’y avait toujours rien. J’étais dans l’incompréhension totale.
-Tu ne crois pas que tu devrais arrêter ?
-NON !!! J’en suis sûr !! Il y’a quelque chose, un indice sur notre situation, j’en suis certain ! Criais-je avec frustration.
Je continuais de creuser toujours plus. C’est alors que la jeune fille s’approcha de l’arbre, et s’agenouilla pour creuser à côté de moi. Elle ne dit rien, et se contenta de creuser sans se plaindre. Esquissant un sourire, je me remis aux fouilles. Les heures passèrent, La journée était bientôt terminée et nos estomacs commençaient à se manifester. Ma camarade avait déjà abandonné depuis environ 1 heure, mais au moment où j’allais également arrêté, j’avais trouvé quelque chose. C’était une espèce de morceau de fer de forme cylindrique, de couleur jaune-marron. J’étais déçu, après plusieurs heures de recherches, nous n’avions rien trouvé de concluant. Afin de ne pas attrister la jeune fille, je me retournai en m’efforçant de sourire.
-Regarde ! J’ai trouvé ça ! Lui-dis-je en lui montrant le morceau de fer. Je suis certain que c’est un indice important !
Elle me regarda et comprit que je ne pensais pas ce que je disais. Elle se leva, et retourna à notre camp sans dire un mot.
Sa déception était équivalente à la mienne. J’avais fondé tellement d’espoirs dans ces recherches et elles s’était révélées infructueuses. J’étais en proie au désespoir, la faim me déchirait les entrailles, et j’avais du mal à bouger. Je devais malgré tout, retourner au camp et chercher de quoi manger.
Environ 30 minutes plus tard, j’étais arrivé au camp, j’avais trouvé sur mon chemin quelques noix de coco ainsi que certains champignons comestibles. Elle était déjà là, et me tournais le dos. En me rapprochant d’elle, une odeur très agréable vint me titiller les narines. Devant elle se trouvait deux poissons embrochés sur des bouts de bois. Il était entouré de flammes.
Mes yeux me piquaient, je ressentais de la culpabilité. Pendant que je me morfondais sur moi-même, elle ne s’était pas laissé abattre et avait fait un feu et cuit deux poissons.
Sans se retourner, elle m’appela :
-Viens manger.
C’était un plaisir inexplicable, j’avais l’impression que ça faisait très longtemps que je n’avais pas mangé quelque chose d’aussi bon.
Mon moral était revenu, ainsi que ma détermination.
-Demain je trouverais un indice, je le jure ! Dis-je de toutes mes forces.
Elle me regarda et fit un léger sourire du coin des lèvres.
Après ce copieux repas, la nuit était tombée. Les étoiles brillaient dans le ciel. C’était un spectacle magnifique. Nous étions allongés sur nos « lits » respectifs. Sans dire un mot, nous regardâmes le ciel et nos yeux se fermèrent pour laisser la place aux songes.
Les ténèbres qui hantaient le lieu me pétrifiaient. Une lumière apparût en face de moi, elle était chaude, agréable et ôter toutes les mauvaises vibrations qui émanait de cet endroit.
Soudain, elle prit une forme qui ressemblait à celle d’un homme. La voix d’un jeune homme retentit :
-N’abandonne pas si près de la vérité…
-Qui êtes-vous ? Que voulez-vous dire par « vérité » ?
-Utilise la clé…
-La clé ? Quelle clé ? Ou dois-je utiliser ?
-L’arbre métallique te conduira à la vérité…
-Je ne comprends rien à ce que vous dîtes, soyez plus explicite !!
-N’oublie mes paroles, à présent, tu dois te réveiller…
La voix se transforma, petit à petit et devint familière.
-Réveille-toi !!!
La silhouette qui auparavant ressemblait à un homme prit doucement la forme d’une femme. Je la connaissais.
-Réveille-toi !!!
Un choc retentit alors sur ma joue, me montrant que la jeune fille avait à nouveau tenté de me réveiller.
-Tu pourrais me réveiller plus délicatement… Franchement ! Dis-je en lui lançant un regard noir.
-Il est tard, on doit trouver de quoi manger, je n’allais pas te laisser faire la grasse mat’ !
Après 1 heure de recherche, nous prenions notre déjeuner caché par les ombres des arbres. Le soleil tapait fort aujourd’hui.
-Au fait, tu as de nouveau parlé dans ton sommeil, m’indiqua ma camarade en me pointant du doigt.
-J’ai dit quelque chose d’intéressant ?
-J’ai cru entendre le mot « clé », enfin je crois.
Ce mot résonna dans ma tête, comme un électrochoc. Il me fit me souvenir de mon rêve, la silhouette de cet homme m’indiquant une clé à poser sur l’arbre de fer était clair comme de l’eau de roche. Mais quelle était cette clé dont il parler.
-Tu penses que ça sers à quoi ce bidule ? demanda la jeune femme en montrant l’objet en métal de forme cylindrique trouvé la veille.
Se pouvait-il que ce soit ça ? La clé dont parle mon rêve.
-Tu es un génie ! Dis-je avec enthousiasme.
-Hein ?
-C’est la clé vers notre mémoire, vers la vérité !!
- Je ne comprends rien à ce que tu dis, mais si tu dis que je suis un génie alors je te crois ! dit-elle avec une fierté indescriptible.
Nous allions enfin découvrir la vérité sur nos souvenirs.
Après une marche de 5 minutes, nous arrivâmes devant l’arbre en question. Il fallait maintenant trouver la serrure. Après avoir fait le tour de l’arbre, celle-ci n’y n’apparaissait pas.
-Elle est peut-être tout en haut de l’arbre, dis-je en pleine réflexion.
L’escalade me paraissait terriblement longue, comme si l’arbre faisait des kilomètres et des kilomètres. Arriver enfin au sommet, elle était là, la serrure que nous cherchions désespérément. Je pris alors la clé, puis l’enfonça entièrement dans le trou. Instinctivement, je l’avais tourné après l’avoir mise. Le mécanisme se déclencha.
Un peu plus loin, une trappe s’ouvrit, laissant apercevoir un escalier plongeant. Nous nous rapprochâmes de celui-ci. On n’en voyait pas le bout. De petites lumières était suspendu au plafond pendant que nous descendions, elles éclairaient juste assez pour nous permettre d’avancer. Nos bruits de pas résonnaient au loin.
Après environ 10 minutes, nous atteignîmes enfin le bas des escaliers. Nous étions devant un couloir sombre, il y avait deux portes sur la droite et une sur la gauche. Nous étions perplexes. Cet endroit était effrayant, et me laisser un sentiment familier d’être déjà venu. Pourtant, j’étais presque sûr que c’était la première fois que je venais.
-Passons la porte de gauche… dis-je de façon stoïque.
-Nous nous avancions discrètement jusqu’à la porte indiqué. Après une certaine hésitation, je pris une grande inspiration. J’étais angoissé par ce qui nous attendait derrière cette porte. Je l’ouvris alors, tout en retenant ma respiration, comme si l’air était toxique.
La pièce que l’on découvrit était obscur, on ne distinguait absolument rien.
-Attend je vais allumer la lumière, dis-je plein d’assurance.
Je rentrais alors dans la pièce et me diriger légèrement sur la droite de celle-ci, un interrupteur se trouvait là. Il était quasiment invisible depuis l’entrée. Sans réfléchir, j’allumais la lumière.
La pièce était vide. Il n’y avait qu’un petit livre qui ne trainait pas terre. Sans hésiter, nous nous rapprochâmes de celui-ci, et sans un mot, je le pris dans mes mains.
Je le sentais, ce livre contenait notre passé, nos souvenirs, notre vie antérieure. Et peut-être la raison de notre amnésie. Malgré ce sentiment, je tremblais, et peinait à ouvrir ce livre.
Soudain, la jeune fille me le prit sauvagement des mains en disant :
-Donne-moi ça, on ne va pas y passer 3 ans !!
Elle ouvrit lentement le livre, l’observa puis le lut à voix haute.
« Etudes sur la mémoire cognitive.
Jour 1 (15/02/2014)
[6h00]Le lancement de l’expérience est proche, notre laboratoire est enfin prêt à accueillir les sujets.
[8h00]Les sujets sont enfin arrivés, nous avons un homme et une femme d’environ une vingtaine d’années. Ils sont actuellement endormis et prêt à être utiliser.
[12h00] L’expérience est lancé, nous avons ôté la mémoire aux deux sujets. L’homme vient de se réveiller, sa première réaction est guidée par une douleur et un besoin de l’atténuer. Il ne prête pas attention à l’environnement qui l’entoure. Après atténuation, il se repose et commence à prendre de son environnement. La jeune fille se réveille à son tour. Réaction identique à celle de son congénère.
[14h00] Les deux spécimens ont pris conscience du lieu, il remette en cause la raison de leur venue.
[15h00] Leur besoin de survivre se fait ressentir, ils commencent à chercher de la nourriture et de l’eau. Nous avons pris soin de vérifier que l’île possédait une source d’eau et des réserves de nourriture.
[18h00] Les sujets ont trouvé de petites noix de coco. Cependant, ils sont incapables de les ouvrir.
[19h00] Après plusieurs tentatives pour ouvrir les noix de coco, ils abandonnent et tentent de construire un abri.
[20h00] Les deux sujets n’ont pas réussi à construire un abri. Ils se couchent sur le sable et s’endorment.
Jour 2 (16/02/2014)
[10h00] Les deux sujets se réveillent, ils semblent affaiblis par le manque de sommeil, de nourriture et d’eau. Le sujet mâle semble pour sa part avoir eu le sommeil agité.
[12h00] Les sujets ont enfin réussis à trouver la source.
[14h00] Les recherches de nourritures sont toujours infructueuses, et ils ne parviennent toujours pas à ouvrir les noix de coco.
[18h00] Les sujets reviennent à leur camp. Ils ont trouvé quelques insectes et réussit à faire un feu avec des bouts de bois.
[20h00] Malgré un repas léger, les sujets semblent plus réceptifs et plus vivants que le 1er jour. Ils s’endorment.
Jour 3 (17/02/2014)
[9h00] Le sujet femelle se réveille et va se nettoyer à la source pendant que le sujet mâle dors encore.
[10h00]Le sujet femelle est revenu au camp et commence à méditer sur sa situation.
[11h00] Le sujet mâle est réveillé par le sujet femelle, son sommeil est de nouveau agité.
[11h30] Les sujets d’expériences se sont mis à chercher de la nourriture. Ils sont arrivés devant l’arbre métallique.
[11h35] Le sujet mâle accomplit un fait incompréhensible, il grimpe à l’arbre comme si il savait que l’interrupteur y était. Comment-a-t-il pu savoir cela ?
[12h00] Il trouve l’interrupteur et ouvre ainsi la trappe menant au laboratoire.
[13h00] Ils sont dans le couloir, nous les accueillons cordialement afin de ne pas éveiller leurs soupçons.
[13h30] Nous les convions à un repas dans lequel nous avons injecté des somnifères. Après une dizaines de minutes, ils s’endorment.
[15h00] Nous les remettons dans la matrice afin qu’ils oublient de nouveau tous leurs souvenirs. L’expérience est relancée. Nous ne parvenons cependant pas à comprendre par quel moyen il a trouvé l’interrupteur. Afin de ne pas être soumis de nouveau à ce problème, nous allons cacher la clé sous l’antenne.
Résumé de la première expérience : Les sujets possèdent un temps d’adaptation plutôt faible, ils s’entraident dans leurs tâches et cherche par tous les moyens de survivre. Ils gardent un comportement social malgré leur instinct.
Nous avons décidé de changer de sujet d’étude, nous souhaitons savoir pour quelles raisons le garçon a réussi à trouver l’emplacement de la clé. »
……….
Nous étions horrifiés, le cahier parlait de nous, nous en étions certain. Nous avions été utilisés comme sujets de test pour des expériences. Nous étions des cobayes humains.
-Jusqu’à quand ont-ils continué leurs expériences ? Dis-je tout en essayant de garder la tête froide.
La fille qui était complètement tétanisé par ce qu’elle avait vu, laissa tomber le cahier et ne bougeait plus. Je le ramassais. Après l’avoir feuilleté et lu rapidement, le cahier indiquait que nous avions subi des pertes de mémoires pendant 1 an.
Nous avions été soumis à des amnésies comme celle-ci pendant plus d’un an…Sur des intervalles de 3 jours. Tous les 3 jours, je découvrais l’entrée du labo, ils nous droguaient et nous replaçais sur l’île. Comment avait-il pu faire cela ? Nous ne pouvions pas nous poser la question plus longtemps. Après avoir terminé le cahier. Il y avait 2 feuilles. Nos photos étaient dessus. Tout était inscrit dessus, nos mensurations, notre passé, et…. Nos noms.
Ayamee Akizaki ? Ayamee ??? Ce prénom que je connaissais, c’était le sien ? Comment étais-ce possible ? Nous ne nous connaissions pas avant, il le précise sur les feuilles.
Quel était mon nom alors ? Lorsque mes yeux se posèrent sur l’emplacement où était censé se trouver mon nom, je fus surpris. Mon nom était effacé, je ne pouvais pas le lire. Je ne savais pas comment je m’appelais et je ne pourrais sans doute jamais le savoir…
-A-Ayamee ? Tu m’entends ? Réponds-moi stp !! Criais-je avec un ton effrayé.
Elle ne répondait pas, elle était sous le choc.
Une question me vint alors à l’esprit, pourquoi les scientifiques n’étaient pas venus cette fois-ci ?
Je pris le cahier et lu la fin :
« Aujourd’hui le sujet mâle a découvert notre laboratoire comme à son habitude. Cependant, il y a eu un changement, celui-ci s’est méfié de nous et nous a attaqués. Il a tué 3 d’entre nous. Nous avons tenté d'utiliser le sujet femelle comme otage, afin de le maitriser,nous avons par miracle réussi à le remettre dans la matrice. Cependant, nous ne pouvons continuer les recherches. Nous ne découvrirons sans doute jamais la solution à notre étude. »
J’en avais assez vu. Nous étions donc seuls. J’étais en colère, je voulais leur faire payer ! Ils nous avaient volés une année de notre vie ! Ils nous avaient traités comme des animaux de laboratoire… Comment… Comment peut-on faire sa sans avoir de remords, de culpabilité ?
Je pris Ayamee avec moi et l’emmena hors de ce laboratoire. Une fois qu’elle avait repris ses esprits, je lui expliquais calmement la situation. Elle n’en revenait toujours pas.
Nous devions partir d’ici, à présent… Elle, pour qu’elle retrouve une vie normale, et moi, pour en finir…
FIN