Je suis là et j'attends
Inerte face aux gens
J'ai froid tellement froid. Le vent souffle droit sur nous. Je t'observe du coin de l'œil et ne vois aucune réaction. Je suppose que tu es fatigué tout comme moi.
Les silhouettes se déplacent devant nous.
J'aimerais parler avec toi. Mais, ce n'est pas dans mes capacités. D'un coup tu ouvres les yeux et me souris. Je me serre contre toi pour maintenir ta température. Tu trembles. Tu poses ta main sur ma tête. Les gestes; ce sont eux qui constituent notre relation.
Sans ta présence je ne suis rien.
Je ferais tout pour apaiser ta douleur. Même sans parole je te comprends Tes yeux décrivent toutes tes émotions. Ils te trahissent. Pourquoi es tu si triste quand tu regardes les silhouettes?
Je ne comprends pas.
Non, je ne comprends pas pourquoi tu détournes le regard quand tes yeux croisent les leurs.
Jamais la chaleur ne touche les silhouettes. Elles passent sans une once de vie telles des ombres.
Arrête d'espérer quelque chose d'elles.
Des égoïstes piégés dans leur monde, voilà ce qu'elles sont.
Je me mis à leur grogner dessus. Tu te tournas vers moi et dis: « Chut, calme toi,laisse les. Finalement, ces personnes sont comme moi. Perdues face a cette société. Seulement, elles savent rester dociles. Elles ont trouvé leur place. Peut être que tout est de ma faute. Je n'ai pas su m'intégrer.
Avoir un métier.
Avoir une famille.
Ce n'est pas dans mes cordes.
Pas besoin de chercher plus. Tout ce qui m'est arrivé. C'est ma responsabilité, personne d'autre n'est à blâmer. »
Il n'émit plus rien.
Je ne comprenais pas le sens de ses sons.
Je voyais ses lèvres qui bougeaient.
Il voulait exprimer ses pensées.
Qu'importe si je ne pouvais saisir le sens de ses mots.
Je ressentais sa douleur et sa tristesse dans sa voix.
Je me mis à hurler.
Je prendrais sa douleur. Je serais son éponge.
J'absorberais tout.
Il se remit à émettre du son.
« Hurler ne changera rien tu sais. Parfois j'ai l'impression de n'exister qu'à tes yeux. Bon, il se fait tard nous devrions trouver un endroit où dormir ».
Il se leva et me fit signe de le suivre.
J'obtempérai. On se retrouva sous un abris bus. L'endroit était rempli d'odeurs variées plus ou moins agréables. De cet endroit je pouvais observer le ciel étoilé. Je fis un vœu. Malgré, notre situation l'espoir ne me quitte jamais. Il constitue mon être. J'espère pour vivre. Je vis pour combler mon espoir. Mon espoir est simple. Je veux que tes yeux se remplissent d'une nouvelle couleur. La couleur du bonheur. Je vis pour toi. Je t'appartiens. Le collier que tu m'as offert le prouve.
Mes paupières s'alourdissent. Je me sens partir dans le pays des rêves.
Les rayons du soleil me caressent. Un nouveau jour se lève. Je te fais face et vins te réveiller. Seulement, tu es si froid, je n'entends plus ton souffle chaud. J'aboie, j'aboie. Ils me regardent avec méfiance et jettent des pièces. Mais je continue d'aboyer. Des lumières rouges et bleues clignotent. D'un coup beaucoup de silhouettes viennent. Nous ne sommes plus seuls. Ils t’emmènent et me laissent. Et je suis là et j'attends.