par Syfer » 02 Juin 2012, 10:51
C’est pas un secret, si vous me demandez de choisir entre visionner un shojo ai ou un shonen ai, j’irais plus facilement vers la 1ere option car il s’agit très souvent d’animés drôles ou touchants, mais dont l’aspect relationnel au niveau physique reste très léger, moins démonstratif que dans un Junjou Romantica par exemple. Mais alors Yuru Yuri est assez étonnant car si effectivement il est un shojo ai, il en plus une parodie du genre avec cet esprit exubérant empruntant volontiers à Lucky Stat et Baka to Test. Autant le dire tout de suite, l’animé m’a vraiment plu car il dispose d’un humour intéressant et surtout, il ne se prend pas au sérieux.
Alors déjà Yuru Yuri est à l’origine un manga de 7 volumes qui comprend une suite nommée « Reset ! » écrit et illustré par le même auteur, Namori. Il oscille entre le genre comédie, Yuri et le slice of life. La version animée reprend assez fidèlement le manga et une 2eme saison est prévue pour le 2 juillet 2012. Il semble que le manga soit assez populaire au Japon car environs un million de livres ont été vendu en décembre 2011.
Alors que dire de YY ? Franchement, je me suis bien marré et il ne faut pas vraiment chercher autre chose. C’est un shojo ai certes, mais comme je l’ai dit, il en est plus la parodie du genre avec cette mise en scène très décalée et des personnages assez spéciaux. Ne vous attendez surtout pas à une histoire avec un fil conducteur ou avec une véritable intrigue amoureuse. En effet le tout se veut outrancièrement humoristique et emprunte volontiers des idées issues de mangas et d’animés à succès.
Un point sur le studio qui a produit cette œuvre. Si vous avez aimé Koihime Musou, je pense que vous allez apprécier YY car se sont les mêmes qui en sont à l’origine, à savoir Dogakobo. On y retrouve cet humour très particulier, jouant volontairement la carte de l’humour décalé et des relations bizarres qu’entretiennent les protagonistes les uns avec les autres. Il est aussi à noter que si le chara design n’est pas le même, on retrouve une certaine patte graphique, très coloré, avec des personnages ultra kawaii et un vrai travail de personnalisation.
Au niveau des protagonistes, comme souvent avec les slice of life, on retrouve des personnages certes un peu stéréotypé, mais relativement éclectiques. D’ailleurs c’est aussi un sujet de parodie car l’héroïne a été carrément mise au second plan en impliquant qu’elle est un personnage « invisible » voir inutile dans la série (ce qui est assez drôle). Akari est une collégienne que tout le monde oublie. Même ses meilleures copines en viennent à ne pas s’apercevoir de sa présence ou de son absence. On a aussi Yui, la fille très responsable qui doit garder un œil en permanence sur son amie d’enfance, Kyoko. Cette dernière a tendance à vouloir sauter sur toutes les filles mignonnes de son collège pour lui faire un câlin. Kyoko est d’ailleurs fortement inspiré de Kirino d’Ore no Imouto tant sur le plan physique que mentale. Elle est une otaku qui dessine des doujins, adore les comikets etc. En revanche, elle n’est pas une tsundere, mais plutôt une fille fofolle, extrêmement énergique. Enfin, il y a Chinatsu qui ressemble comme 2 gouttes d’eau à l’idole de Kyoko, une magical girl. Elle voue un culte à Yui et dispose d’un côté un peu tsundere. Il y a bien d’autres personnages dans YY, mais ils arrivent au fur et à mesure des épisodes, disposant d’une grande importance dans le délire Yuri de l’ensemble.
D’ailleurs, parlons en du délire Yuri présent dans l’œuvre. Rien, absolument rien n’est sérieux. Les relations entres les différentes filles sont volontairement ultra caricaturales (amour vache, à sens unique, inavoué, fantasme en tout genre etc), mais dispose d’un tel degré de folie que ça les rend irrésistibles. Chitose avec son mode fantasme dès qu’elle retire ses lunettes et risques de mourir de ses saignements de nez abondants (vous avez dis Voyeur de Baka to Test ?) ou encore une scène dans la maison de Chinatsu entre cette dernière et Akari tout simplement culte (il faut voir la tête que fait Akari à la fin, ça vaut le détour). J’ai aussi apprécier le fait que l’œuvre soit vraiment fidèle à son schéma de départ c’est-à-dire faire une comédie parodique assumée du début à la fin, sans avoir recourt à une batterie de fan service, mais bien à un humour complètement débridé. On a l’exemple de Akari et de son seul trait de personnalité que sont ses chignons ou encore la manière dont est abordé le sister-complex dans le 1er épisode. Et puis le dernier épisode lorsque Chitose mange du chocolat…du caviar.
Alors bien sûr, tout tourne autour de la même chose quasiment, à savoir les relations entres filles et il y a malheureusement une certaine redondance dans les scènes. Toutefois, il y a quand même de bonnes trouvailles et l’animé arrive à se démarquer en abordant l’aspect Yuri sous de très nombreuses formes, ce que l’on appréciera. On regrettera peut être un certain manque de logique. Alors certes l’animé est très orienté comédie, mais le coup de Yui, qui est une simple collégienne et qui vit seul dans un appartement…Voila quoi ^^
On reprochera également que l’action se passe un peu trop souvent dans la salle du club de loisir. Enfin, on regrettera l’absence de background ou alors la manière très superficielle dont est abordé le passé des filles. Mais sinon, il n’y a pas à chipoter, c’est une excellente comédie qui parodie le genre Yuri.
En outre, côté graphisme, l’animation est un peu inégale. On a des premiers épisodes corrects et des derniers épisodes très bien animés. Le chara design est très kawaii quoique les yeux des filles sont un peu étranges, les dessins sont fins, et certains décors en extérieurs sont vraiment beaux (un panorama sur une forêt de Kyoto notamment). Mais l’ensemble dispose d’une vraie personnalité.
Au niveau de la bande son, les génériques sont à l’image de l’ensemble, très colorés et rythmés. En revanche pour l’ost, je ne me souviens même pas avoir entendu une musique d’ambiance.
Pour le scénario, c’est simple, il n’y en a pas, mais encore une fois, c’est un parti prit qui permet d’enchaîner les gags sans temps mort ce que personnellement j’ai apprécié. On regrettera en revanche que ces gags justement, soient parfois un peu trop prévisibles. Mais au moins, les 12 épisodes passent vite, trop vite même et c’est là qu’on voit qu’une œuvre est réussite.
Au final, Yuru Yuri s’adresse clairement à un public qui cherche l’amusement plutôt que le développement de l’aspect relationnel. Il n’y a pas d’évolution entre les protagonistes, il n’y a pas de scénario, il n’y a pas non plus d’ecchi et très peu de fan service. En revanche, l’animé est très drôle et se veut une alternative à la manière dont est conçu un shojo ai. Le constat est simple : Le pari est réussi.