par Nox » 10 Oct 2013, 07:46
Je viens de finir les 2 saisons sur 3 jours... ouf!! Non pas que j'ai eu du mal à finir, ça a été plutôt facile, mais j'ai plus eu l'impression que mon cerveau était en train de fondre à force de pas être sollicité...
Je vais essayer de me limiter concernant la première saison qui n'est pas sur AU car licenciée. Disons seulement que le pitch de départ ne semblait pas ininteressant, bien qu'un peu capillotracté. J'ai senti tout au long de cette saison qu'il y avait quelque chose qui permettait de raconter une bonne histoire mêlant comédie, drame, et bon scénar de fantastique. Un mélange des genres souvent diablement efficace quand pris au sérieux. Ici, on a droit à un ecchi cependant. Non pas que la part ecchi soit trop envahissante par rapport au scénario, puisqu'il n'y a pas tant de scènes en mode gratos que ça. C'est plus que ça parle souvent sérieusement à poil dans le bain, ou que les tenues de tous les jours ressemblent à des modèles de lingerie Printemps/été... Mais quand on dit ecchi, on a malheureusement aussi souvent un scénario mince comme du papier à cigarette. Et du coup, je craignais que cette ambiance assez réussie ne soit vaine et gâchée. Au final, cette saison n'est pas dénuée d'intérêt, bien que j'aie trouvé que les personnages manquaient encore de profondeur, que le monde semblait se résumer à l'académie et 2 avions entrapercus, et que le tout ressemblait plus à une autre d'intro pseudo scénarisée pour nous présenter quelques principes, un univers, et des personnages. Malgré tout, cette présentation m'a semblée bavarde et incomplète, avec en fond un fil conducteur forcément un peu artificiel. Du coup, en abordant la saison 2, je me suis dit "c'est quitte ou double": soit en entre dans le coeur du sujet, soit ça devient un harem ecchi fantastique stérile et bavard qui n'apporte pas grand chose et qui se caricature lui même à l'envi. Du coup, pour cette première saison, 7/10. Je vais pas m'étendre sur les bonus de 3 minutes, qui sont juste des situations ecchi ++ sans intérêt que j'ai eu du mal à supporter.
A présent, parlons de cette 2e saison. Et je vais commencer par les personnages...
Si dans la première saison, le premier épisode était assez prometteur, avec un héros à conviction et à caractère, un mystère à résoudre, un semblant de toile de fond de rivalités politiques, et une Jubei à croquer, la suite avait tendance à avoir du mal à décoller. On s'en doutait, mais ça reste un peu dommage. Et ces difficultés concernaient aussi les personnages, qui avaient tous des traits stéréotypés, sans pour autant trop sombrer dans le lourd excessif. J'ai malgré tout eu trés peur de revoir le héros de "Senjou no Valkyria", l'un des plus lourds jamais vus, avec ses indécisions, son incapacité à comprendre les bases relationnelles et son comportement d'huitre asexuée de 20 ans ou plus. Cette saison 1 évite malgré tout d'en faire trop. Ce qui nous amène au sujet, la saison 2...
Dans cette saison 2, beaucoup des traits chiants des personnages sont renforcés. La première victime (au delà du spectateur agacé), c'est Muneakira, le héros samouraï, seul à s'être montré digne d'être un général. Pourquoi digne? Parce qu'il avait ces valeurs d'honneur, de détermination, de courage, et de compétence. Or, dans cette saison 2, il devient un héros de harem de plus... Indécis, inutile, complètement con: une victime de plus qui se laisse mettre en caleçon sans vraiment protester, juste parce qu'il n'a le courage ni de repousser la femelle en chaleur lambda, ni de se laisser aller et de la tringler dans un coin de la grange comme il se doit... Au delà de ça, il a abusé des shoujos romance cul cul pour collégiennes fleur bleue: avec ses grands idéaux, ils n'hésitera pas à pardonner aux pires criminels (et se refera avoir, en se tappant en prime le luxe d'être surpris!), à proclamer son attachement à tout être vivant, jusqu'à recueillir les puces d'eau en danger, les rats unijambistes, et mêmes les grenouilles chassées de leur maison de retraite... Si ça cest un samouraï, moi je suis une gonzesse en tutu... (Hum, je suis le seul bien placé pour dire que c'est pas le cas, mais faites moi confiance... ce n'est pas le cas oO). Sa voix a fini de ma saouler, et sa tronche est évidemment devenue une tête à claque de première classe. Les autres prennent moins cher, mais dégustent aussi. Yukimura, sensée être une stratège futée, est contaminée par la connerie ambiante; Jubei, déjà super conne dans la première saison, arrive à ridiculiser le niveau des blagues sur les blondes; tandis que Sen ressemble désormais autant à une princesse Tokugawa que le crâne de Giscard à celui des Jackson Five... Bon, on évite les extrêmes, mais de peu... Ce qui est sûr, c'est que les personnages ont perdu des choses, et n'ont pas eu grand chose en retour.
Côté scénario... Si la première saison était trés premier degré, la 2e saison est probablement pire. Par premier degré, je veux dire qu'il n'y a bien sûr qu'un niveau de lecture, pas de métaphore ou de référence remarquable, juste une histoire simple, voire simpliste qui dépend des personnages et de l'ambiance de l'univers. Inutile de se creuser, il suffit de regarder. Dans la première saison, il y avait un semblant de trame, et les épisodes passaient assez bien, sans toutefois vraiment passionner. Dans la saison 2, on a encore une fois un premier épisode qui pose quelque chose d'intéressant, mais... aprés, c'est trés mince jusqu'à l'épisode 10. On a des pseudos questionnements ras les paquerettes sur les baisers, les petites culottes, le travail de maid, et j'en passe. Ca vole vraiment pas haut, ca devient plus fan service, et j'en suis même venu à trouver qu'ils faisaient des épisodes bouche trou au milieu de ce qui était pourtant déjà un vide scénaristique. Le comble! Pourtant, on regarde sans trop se faire chier, surement parce qu'on évite la lourdeur excessive, et que chaque épisode apporte quand même au moins un petit quelque chose à l'histoire, même si c'est pas grand chose. Et puis le ecchi s'intègre bien sans être introduit trop souvent par les gags bidons qu'on avait déjà vus 10 000 000 de fois à l'époque des débuts de Laurel et Hardy...
Supportable donc, probablement grâce à une ambiance générale accrocheuse. Quoique j'ai compris à la fin que ce truc était finalement une sacrée bonne comédie. Le problème étant que les scènes que j'ai repassées 10 fois tellement c'etait drôle et que j'y croyais pas, c'était sensé être les scènes émouvantes de fin de saison. Euh... euh?? Ah, y a un problème là... Ca semble évident, mais avant ça, il y a pas mal d'incohérences. Certaines sautent aux yeux et sont ridicules à en pleurer, d'autres demandent d'avoir bien suivi pour s'en rendre compte, d'autres encore sont les conséquences de la flemme des scénaristes qui semblaient vouloir à tout prix créer une situation qui les arrangeait à moindre effort, et qui ont fait agir de manière débile et incohérente des personnages à partir d'une motivation complètement stupide (pensez à moi quand vous verrez la réaction de Yukimura au moment où une semelle des sandales de Matabei commence à se décoller)... Et tout ça pour nous amener à une autre situation sans intérêt sensée faire avancer un peu l'histoire... On en est là...
"Hyakka Ryouran: Samurai Bride": tel est le titre complet de cette saison 2. Je me suis largement posé la question de savoir comment des compétences de samourai pouvaient être acquises par des filles en embrassant un samouraï mâle sensé être le parangon du parfait combattant à la japonnaise. Y a pas d'explication à ça, et je doute qu'en donner une aurait rendu le principe moins débile. Et là, il y a à la fois espoir et crainte avec un titre de saison pareil. Espoir parce qu'on se dit que cette saison va peut être introduire une dimension sentimale à ce harem plat, crainte parce que je sentais l'excuse bien conne pour justifier un power up aléatoire chez ces samouraï femelles en chaleur par l'accomplissement d'un "rituel" allant au delà du baiser... Imaginez le truc: vous l'avez galoché: vous avez gagné du pouvoir; maintenant baisez le, vous serez roxor comme Dieu et sa cohorte... Ca donne quoi? crépage de chignon et baston à coup de seins over dimensionnés sur fond de petites culottes et de scénar super développé. Argh! Je ne dirai pas quelle est la vérité, juste que par chance, on évite les extrêmes. Mais si je parlais de ça, c'est bien pour planter le décor concernant ce qui m'a fait poiler si fort à la fin.
Qu'il s'agisse d'un simple power up ou d'une évolution sentimentale, je n'en dirai rien. Mais malgré le chara assez mimi dans cette scène, la transformation, les attaques, les dialogues, dans ce dernier épisode sont au sommet du ridicule... Sans dec, j'ai vraiment eu l'impression que leur pose, à un moment, c'etait genre "prenez la photo, on va couper le gâteau" oO COMPLETEMENT CON!!! Avec un gros couteau pourvu d'un magnifique ruban rose noué comme sur les boites de gâteau du pâtissier... Sans déconner, ce dernier épisode est juste ridicule, wtf, et stupide. Ce n'est pas un total échec puisque je l'ai suivi sans mal et que ca reste mimi, mais ils sont vraiment allés beaucoup trop loin, y compris dans les scènes foireuses "tout il est bien". Dur de pas se laisser aller à se lâcher... Mais si je suis tolérant envers le spoil, certains doivent l'être moins, je vous laisse donc vous faire votre idée.
Dernier point, la mise en forme. Niveau chara design, c'est assez simple et classique en apparence, mais j'ai trouvé qu'il avait une identité propre. Pas super esthétique, pas super fouillé, mais qui appartient à "Hyakka Ryouran". Un aspect à mettre en relation avec le parti prix esthétique assez radical de l'ensemble de l'animé puisque les 2 se complètent étrangement bien. Je n'ai pour ma part pas eu le sentiment de voir des personnages montés sur un fond, et à bien y réfléchir, c'était pas gagné. En effet, tout l'anime utilise des couleurs pas forcément naturelles, et semble être "peint" façon estampe japonnaise. Un autre principe est l'utilisation récurrente de gouttes d'encre qui viennent tomber sur l'écran, masquant parfois une partie de la scène, ou servant de transition quand l'écran se rempli rapidement. Je précise qu'ici on a une version non censurée, et que ces gouttes ne servent nullement à la censure. Personnellement, j'ai pu être dérouté au début, mais je m'y suis habitué. Et je soupconne ce recours à moitié justifiable (puisque je crois comprendre que l'année 22 de l'ère Heisin est l'an 2011: c'est donc contemporain) d'être en partie responsable de l'ambiance si particulière et accrocheuse. Certaines scènes en sont parfois moins claires (pluie noire facon traits d'encre, grain "cinéma" et/ou untilisation du noir et blanc dans les combats), mais il s'en dégage une vraie force. A noter, pour finir ce paragraphe, que les combats sont du coup de toute beauté à mon goût. Un vrai carton artistique basé pourtant sur des dessins et des animations pas si approfondis que ça à première vue. C'est du bon, mais tout le monde n'aimera pas. Prise de risque appréciable cependant.
Au final, une 2e saison légèrement moins bonne que la première, mais qui a le mérite de ne pas revenir entièrement sur son dénouement comme la première. Je regrette l'aspect miraculeux de certains évènements, le protagoniste qui est tantôt convaincant, tantôt énervant, et le sentiment que j'ai que si l'écriture avait été prise plus au sérieux, on aurait pu avoir un bijou. On en est loin, malheureusement. Reste un anime harem pas trop lourd qui doit son identité aux partis pris artistiques. Ca se suit facilement, mais au delà du graphisme particulier, ça s'oublie dans la journée.
6/10