par Nox » 13 Jan 2014, 07:05
Je viens de le terminer, et le premier truc qui me vienne à l'esprit, c'est... "Woaaa". Pas un "woa" de c'est trop cool samère de la mort qui dépouille, mais plutôt "woa, ca cotoie le pire et le meilleur ce truc, impressionnant".
Déjà, les 2 saisons auraient pu être sorties en une seule tant les épisodes se suivent. Le 1er de la saison 2 est clairement l'épisode 14, et est compté comme tel. Ca me semble donc étrange de penser à faire une critique séparée des 2 saisons. Si la deuxième est clairement plus intéressante que la première, c'est tout simplement parce que les choses s'emballent progressivement. Et puis, au niveau des ressentis frais, j'aurais quand même quelques autres trucs en vrac à sortir...
Le premier, c'est que j'aurais volontiers mit [DRAME] en plus du reste dans la description de l'anime. Tous les personnages sans exception ont affaire à de vrais drames personnels, trashs, et bien rendus. Et le plus touchant, le plus déchiré, ça reste à mon avis Misao. Son sourire est dramatique: c'est impossible de pas comprendre la lourdeur de sa destinée et la souffrance qu'elle cache derrière ce sourire, quelle que soit la version de Misao dont on parle. D'ailleurs, l'ED de la saison 2, tant niveau musique, paroles que mise en image semble lever le voile sur sa vraie réalité quotidienne: j'ai trouvé ça franchement déchirant. Et ce qui m'a gonflé, c'est que jamais le protagoniste ne semble comprendre ce qu'elle vit. D'ailleurs, ce protagoniste est un protagoniste ultra banal pour ce type de shônen. Non pas qu'il soit particulièrement lourd, ou particulièrement con, ou coincé... C'est juste que j'ai l'impression de l'avoir déjà rencontré dans 10 autres animes, avec des qualités et défauts pas toujours cohérents tout du long. Il lui arrive, par exemple, de comprendre des trucs direct que j'ai eu du mal à saisir, et à d'autres, de ne pas voir une évidence qu'on lui a pourtant expliquée... Wut? N'empêche, il est confronté à des choix dantesques... Je dirais même des non choix assez cornéliens. Je suis assez admiratif d'ailleurs, de la façon dont il finit par accepter de prendre les choses en main, considérant qu'il s'apprête à sacrifier à peu prés tout ce qui lui reste là dedans... C'est même plus du courage qu'il faut là...
Mais finalement, l'un des aspect du drame de cette série, c'est que tous les personnages finissent par être terriblement attachants... Or, j'ai rarement vu un tel carnage dans un anime, avec des épisodes où une demie douzaine de tenants du casting se font trucider. C'est juste "woa, quand même", dans un genre d'anime où je reproche souvent les guérisons miraculeuses systématiques qui nuisent à la crédibilité.
Ca va être assez foutoir, mais, tous les aspects de cet anime cotoient le pire et le meilleur. J'ai déjà vite fait parlé du héros. Maintenant, comme le mot est lancé, parlons de crédibilité. Je vais pas tout brosser, mais... On a un scénario qui se tient franchement bien, il faut le dire. Par contre, il est SUPER alambiqué. Rien n'est fait pour le rendre plus clair, et on finit par se poser au fil du temps un nombre tellement incalculable de questions qu'on finit par en oublier la moitié. Il me semble qu'à la fin, on a toutes les réponses nécessaires, à part concernant l'ultime choix d'un héros qui se voit offrir une option qu'il n'avait probablement jamais vraiment eu la chance de pouvoir envisager avant. Mais, il me faudrait revoir tous les épisodes pour être sûr que le scenario réponde à tout. Le scénario est chiadé, complexe à la base, écrit de manière franchement efficace pour révéler les réponses au compte goutte, mais il n'en reste pas moins que poser tant de questions nuit à la lisibilité de l'ensemble. Je me suis vraiment retourné les boyaux de la tête comme un gant de toilette de nombreuses fois pour arriver à tout saisir. Et je dois dire que cette impression que j'ai qu'on a voulu produire un effet pas toujours necessaire m'a un peu rebuté. Et comme on le verra aprés, ce point est agravé par un autre, lié à la réalisation. Pour finir sur le scénar, il y a des morceaux que j'ai trouvés inutiles. Un bon bout de la première saison en fait, où j'ai fini par me demander au fil du temps "à quoi ca servait toute cette prise de tête et toutes ces bastons du début??". En fait, à mon avis, à pas grand chose sinon à semer des fausses pistes et noyer le poisson dans une floppée d'antagonismes qui n'avaient pas lieu d'être dès le départ, et c'est bof crédible. De la même manière, il y a trop de coups de théâtre et de retournements pour qu'on y croie vraiment.
Finalement, on s'aperçoit au fil du temps qu'on nous explique les choses dans le désordre. On a des clefs essentielles de compréhension en fin de 2e saison par exemple. Au pif pour que ce soit clair: "Que sont les Asura Machina et d'où viennent elles?", parmi d'autres. En plus de ce fouilli général, j'ai trouvé que la réalisation, surtout en saison 1, c'est parfois du n'importe nawak. On voit une scène, on y comprend juste que dalle. "Ah, je captais pas, j'ai passé 10 fois la scène, mais en fait, ces 4 secondes au milieu du combat, c'était un flash back qui n'en avait pas l'air", ou alors "wow, ca montre quoi ça? Ca vient d'où? comment il/elle s'est retrouvé là? c'est quoi cet endroit?": toutes ces questions m'ont assailli durant la même scène de combat de 20 secondes... C'est juste un gros bordel qui n'a aucun sens. On finit par deviner ce que les plans sont sensés montrer/démontrer, mais bordel... Quelle galère! Ca m'a même franchement gavé au bout d'un moment... Le côté "je te filme un combat en ne faisant que des plans d'inserts saturés d'effets illisibles" en devient même anecdotique. C'est là qu'on apprécie des réalisations à la "Mahou Shoujo Lyrical Nanoha". Purée, que c'est plaisant à suivre à côté de ce bordel sans nom qu'est "Asura Cryin'"...
Mais tout est foutu à l'arrache dans ce truc en fait... Pour ceux qui ont vu "Chihayafuru", par exemple, on comprend pourquoi on dit que Chihaya est une bombasse: son chara design mis à coté des autres le montre clairement. Pour Kanade dans "Asura Cryin'", c'est un peu la même chose dans une certaine mesure... Sauf que son chara est atroce à mon goût et ne montre rien de particulier. Le chara général est de toute manière peu inspiré et ne parle pas des personnages. La mise en image, le storyboard bordélique et la réalisation sont trop peu soignés, et j'ai même trouvé l'anime en lui même plutôt laid. Quelques mise en pause ont su me démontrer que ca volait pas haut, il y a pas mal de plans statiques animés à la Olive et Tom aussi, puisqu'on a des scènes complètes de discussion entre 2 personnages avec juste des plans de visage recyclés et des lèvres qui bougent en 2 images... J'ai vu BEAUCOUP d'animes plus vieux bien MIEUX soignés. Si le scénario n'est pas clair, la réalisation générale aggrave clairement cette impression de bordel artificiel et foireux vachement gonflant... Et ça donne la désagréable impression que "Asura Cryin'" cherche juste à péter plus haut que son cul... Bien sûr on va essayer de détendre l'atmosphère dans ce drame bordélique, mais ça m'a à peine fait sourire tant on a cherché ici à se raccrocher aux poncifs humoristiques d'un type d'anime que je conchie avec force: le harem... Bon l'humour est pas prédominant *almost safe*.
Vous l'aurez compris, "Asura Cryin'" a su trouver grace à mes yeux par certains de ses aspects, tandis que je chie copieusement sur d'autres. Si son scénario en fait trop, l'histoire générale reste particulièrement accrocheuse à cause des enjeux qu'elle engage. Et ces enjeux trouvent leur force dans des personnages englués dans des drames assez moches plutôt bien traduits. Certains personnages me marqueront probablement. Misao, évidemment, en tout premier lieu. Elle est pour moi le premier centre d'intérêt de cet anime, puisqu'à travers son statut de Doll ni vivante ni morte, bien des choses seront mises en balance; et à travers son statut de fille amoureuse, d'autres drames se tissent, au centre de tout. Elle est pour moi la source et la fin (comprenez le but), et même l'illustration de la série. Ah oui, parce que n'oublions pas que le sujet principal, le moteur, et le noeud du drame ici, c'est bien l'Amour.
Un dernier mot sur OP, ED, et OST, que j'ai tous appréciés. Il faut dire que retrouver Angela aprés son cultissime (pour moi) travail sur OP+ED de "Soukyou no Fafner", ça m'a remué les tripes.
Saison 1: 7/10; saison 2: 8/10