par Syfer » 26 Juil 2013, 14:44
Otome wa Boku ni Koishiteru ou littéralement, les vierges sont tombées amoureuses de moi est un animé sans grande ambition ni prétention, mais se révèle être une expérience divertissante qui repose sur les mécanismes issues d’autres œuvres telles que Maria sama ou Strawberry Panic, mais en apportant un changement de taille puisque l’héroïne s’avère être en réalité un héros.
Comme énormément d’animés produis ces dernière années, OBK est à l’origine un Eroge qui connu un franc succès en 2005. D’abord sorti sur PC, il a été adapté en version tout public sur PS2 et PSP. Une suite nommée Futari no Elder,se déroulant 2 ans après, mettant en scène d’autres protagonistes au sein de l’école Seio a été produite en jeu en 2010 (Eroge et tout public) puis adapté en OAV de 3 épisodes.
Mais que dire de cette œuvre ? Soyons clair dès le départ, si vous rechercher un scénario cohérent, une mise en scène travaillée ou un humour prononcé, vous ne trouverez rien de tout cela dans OBK. Si il est vrai que les premiers épisodes semblent très sympas et drôles avec Mizuho qui tente de se mettre dans la peau d’une fille et des scènes en SD rigolotes voir mignonnes, l’animé tourne assez vite vers l’aspect dramatique et creuse la personnalité des protagonistes. De même, il ne faut pas être trop regardant sur la logique des évènements qui se déroulent à l’écran, notamment avec l’intervention d’un gros élément fantastique qui tombe un peu comme un cheveux sur la soupe.
Le véritable reproche fait à OBK vient de son pitch de départ à savoir placer un garçon obligé de se travestir au sein d’une école pour jeunes filles. En effet, seul les 2 premiers épisodes montrent les quelques difficultés de Mizuho à dévoiler sa part féminine. Pour le reste, on a presque l’impression que Mizuho est la plus féminine de l’ensemble du casting. L’évolution de la personnalité de Mizuho est bien trop rapide et, ce qui devait constituer les gags de l’œuvre sont aussi vite expédiés que la testostérone de notre bel éphèbe. Ainsi, on tombe dans un animé relativement classique jouant la carte du harem assez fadasse où toutes les filles sont dingues de Mizuho.
Toutefois, l’animé est loin d’être mauvais, bien au contraire et cela pour 2 raisons : les personnages et la véritable histoire d’amour (même si elle ne trouve pas la conclusion qu’on aurait espéré).
Déjà au niveau des protagonistes, si on peut constater leur stéréotype propre à tout harem qui se respect (belle brune, amie d’enfance, loli nian nian, Tsundere et Yandere), les filles révèlent une profondeur plutôt intéressante et inattendue. En effet, elles sont toutes marquées par un drame personnel qui pour certaines, a vraiment quelque chose de poignant. On se rend compte également que chaque héroïne n’est pas dans l’école par hasard et bénéficie d’une véritable logique (même si pour l’une d’elle, la logique n’a pas vraiment sa place). En réalité, l’animé OBK a plutôt bien retranscrit le jeu en proposant de découvrir chaque protagoniste, sans oublier de faire évoluer l’histoire et d’apporter une véritable trame sentimentale.
Car oui, OBK bénéficie d’une véritable histoire d’amour qui se construit de manière particulièrement intelligente. Intelligente car l’amour qui va naître entre Mizuho et l’une des filles est non seulement assez inattendu mais également bien pensé et travaillé. De petits indices sont disséminés durant chaque épisode, ce qui laisse planer un véritable doute quant à l’élu du cœur de Mizuho. Si il est vrai que la fin est assez frustrante, il n’en reste pas moins que le doute sera dissipé le temps d’une danse.
En résumé côté graphisme, techniquement, l’animé est assez hétérogène. On a droit a beaucoup de plans fixes, mais certaines scènes sont particulièrement bien animés. Artistiquement, OBK a une patte graphique particulière avec des corps très fins et de grands visages. De mêmes que l’ensemble de l’animé joue sur les teintes souvent pâles, mais parfois très vives. L’ensemble n’est pas désagréable, mais le chara design manque quand même d’un peu d’inspiration.
Pour la Bande Son, l’OST est banale, entre mélodies mélancoliques et musiques un peu fofolles. Les génériques sont également très classiques.
Concernant le scénario, il a un début et une fin, mais ce qui est dérangeant c’est qu’au final on se trouve devant un animé qui manque d’ambition, qui ne va pas au bout de son idée qui était très intéressante. Mizuho s’habitue trop vite à son statut de travesti et au final, on a l’impression d’être devant un shojo-ai. Toutefois, l’humour qui n’est pas omniprésent, a trouvé le juste milieu dans l’animé.
Aux amoureux de Maria sama ou Strawberry Panic, vous pouvez y aller, vous ne serez pas dépaysés. Les autres, vous pouvez tenter l’expérience qui offre une adaptation de qualité, divertissante et sympathique à défaut d’être ambitieuse et inoubliable.